Auteur/autrice : Patrimoine normand

Au Mesnil-de-Bavent, des savoir-faire qui perdurent

À la poterie du Mesnil-de-Bavent. Le geste est un vecteur essentiel de transmission d’un patrimoine vivant. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Virginie Michelland.

 

La poterie du Mesnil-de-Bavent. Le manoir néo-gothique abrite le logement du patron. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
La poterie du Mesnil-de-Bavent. Le manoir néo-gothique abrite le logement du patron. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Un patrimoine vivant est un héritage précieux, où le geste est tout un art, et un vecteur essentiel de transmission… Au cœur du pays d’Auge, la poterie du Mesnil-de-Bavent perpétue un savoir-faire entre terre et ciel : celui de la confection d’épis de faîtage.

Six siècles de poterie

Son destin se construit autour d’un gisement d’argile à même d’offrir pour plusieurs siècles la matière première à un artisanat de la terre. Le pays d’Auge fournissant par ailleurs suffisamment de bois pour alimenter les fours, des potiers s’y installent dès le XVe siècle. On comptera jusqu’à trente-deux ateliers. Des débuts modestes mais encourageants, d’abord tournés vers un usage domestique – confection d’ustensiles de cuisine et de pièces de vaisselle.

Cette production locale s’ouvre soudain sur de nouvelles perspectives avec l’arrivée de Pierre Comptet, originaire de Mâcon, en Bourgogne. L’entrepreneur avisé distingue le riche potentiel du gisement et y installe, en 1842, des fours à bois. S’il fabrique, comme les petits potiers d’autrefois, des récipients et des pots de fleurs, il relance sur…

 

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Restauration de la « chapelle Boucicaut » à Bellême

Restauration d’un joyau de l’art décoratif : la « chapelle Boucicaut » à Bellême. Vue de la chapelle décorée par les artisans et artistes mobilisés pour construire les immeubles du Bon Marché à Paris. À commencer par l’architecte Louis-Charles Boileau et Charles Lameire, peintre spécialiste des décors de mosaïque. (© Fondation du Patrimoine)


Michel Levron.

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Michel Levron.

 

Parvis de l’église Saint-Sauveur de Bellême. Elle abrite la chapelle Boucicaut qui doit être restaurée. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Parvis de l’église Saint-Sauveur de Bellême. Elle abrite la chapelle Boucicaut qui doit être restaurée. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

À Bellême, l’église Saint-Sauveur est par elle-même intéressante. Elle est d’ailleurs classée au titre des monuments historiques depuis 1987 et fait l’objet de travaux de restauration. Mais son joyau est la chapelle dite « chapelle Boucicaut », véritable chef-d’œuvre de l’art décoratif de la fin du XIXe siècle. De plus, outre sa beauté, son histoire est très émouvante. Cependant des travaux urgents doivent être entrepris sur ses décors. La Fondation du patrimoine a lancé en 2022 une collecte de dons pour cette restauration.

Aristide Boucicaut est né à Bellême en 1810. Il est connu pour avoir transformé à partir de 1869 le grand magasin parisien Au Bon Marché et, avec sa femme Marguerite, posé les bases de ce qui deviendra le commerce moderne.

 

Rien de trop beau pour une mère…

Pourtant, les Boucicaut sont restés attachés à leurs racines bellêmoises. Ils ont ainsi contribué de manière très significative à la décoration de l’église Saint Sauveur.

Puis, après la mort de sa mère, Aristide Boucicaut décide d’embellir la modeste chapelle du Rosaire où Madame Boucicaut aimait se recueillir. C’est donc en mémoire de sa mère qu’Aristide apporte son financement à l’amé…

 

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À la découverte du Val de Saire

Comme un petit air de chapelle Sixtine, sur les côtes de la Manche. Église Notre-Dame de Montfarville. Elle abrite un ensemble de toiles signées Guillaume Fouace. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°126
Par Stéphane William Gondoin.
 
 
Stèle élevée à la mémoire de Marie Ravenel, au pied de sa « seconde vallée » de Fermanville. (© Stéphane William Gondoin)
Stèle élevée à la mémoire de Marie Ravenel, au pied de sa « seconde vallée » de Fermanville. (© Stéphane William Gondoin)

Bien explorer le Val de Saire, c’est d’abord s’imprégner de l’atmosphère des lieux et accepter de laisser du temps au temps. C’est attendre à l’abri l’espace d’un grain, pour retrouver le soleil quelques minutes plus tard et s’en aller assister à la magie d’une aurore ou d’un crépuscule estival au cap Lévi. De Saint-Vaast-la-Hougue à l’anse du Brick, de la pointe de Barfleur au château de Carneville, vous êtes ici… ailleurs !

Quels sont les points communs entre Marie Ravenel, simple meunière qui passa l’essentiel de son existence dans un moulin, à moudre le grain et à élever ses marmots, et Alexis de Tocqueville, descendant d’un lignage prestigieux, qui joua un rôle politique éminent ? Tous deux, d’abord, vécurent en Val de Saire et témoignèrent, chacun à sa manière, de leur attachement à leur terroir. Tous deux, ensuite, ont gravé leur nom au panthéon des lettres françaises, la première comme poétesse, le second comme écrivain et historien. À ce duo improbable, nous ajouterons bien sûr le besogneux sieur de Gouberville, ce diariste obser…

 

Définition d’un terroir ancien

Le Val de Saire est un pays naturel qui tire son nom d’un fleuve côtier de 30,2 km de long, dont le bassin versant couvre 125 km². Prenant sa source dans la commune du Mesnil-au-Val, la Saire se jette dans la Manche entre Réville et Saint-Vaast-la-Hougue. Au nord, une multitude de minuscules cours d’eau, ruisseaux de Hacouville, de la Couplière, de Cliquempoix, rivière de Varouville (liste non exhaustive) se faufilent jusqu’à la mer, alimentant parfois des étangs côtiers, paradis des oiseaux. Leurs bassins versants sont également compris dans le Val de Saire, qui correspond donc à toute la partie nord-est de la péninsule du Co…

 

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DOSSIER « Val de Saire – trésor du cotentin  » (16 pages) :


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Val de Saire – Toute une histoire…

Le Val de Saire. Vue de la pointe de Barfleur : au premier plan le port de Barfleur et le phare de Gateville en arrière plan. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°126
Par Stéphane William Gondoin.
 
 
Le Val de Saire : panorama depuis le site perché de La Pernelle. (© Stéphane Wiliam Gondoin)
Le Val de Saire : panorama depuis le site perché de La Pernelle. (© Stéphane William Gondoin)

C’est un endroit du bout du monde, l’un de ces lieux magiques où se marient terre, mer et ciel. Ici, les sols furent forgés par les caprices de notre planète au cours de lointaines périodes géologiques. Ici, il y a des dizaines de milliers d’années, des hommes passèrent en abandonnant des traces discrètes, quand d’autres s’installèrent à demeure dans ces paysages envoûtants dès le début du Néolithique. Avec son patrimoine architectural et naturel, avec ses toponymes tout droit descendus de Scandinavie, avec son cortège de légendes, le Val de Saire a beaucoup à nous conter.

C’est sans doute depuis les hauteurs du village de La Pernelle, perché à une centaine de mètres d’altitude, que l’on saisit le mieux l’essence de ce terroir. En contrebas, les haies d’un bocage heureusement préservé tissent comme une toile d’araignée s’étirant jusqu’au rivage. Et là-bas, dans le lointain, la Manche s’étend à perte de vue. Nous sommes bien là à la jonction de deux mondes, celui des travailleurs de la mer, cher à Victor Hugo, et celui des travailleurs de la terre, immortalisé par le pinceau de Guillaume Fouace, peintre emblématique du Val de Saire.

 

Définition d’un terroir ancien

Le Val de Saire est un pays naturel qui tire son nom d’un fleuve côtier de 30,2 km de long, dont le bassin versant couvre 125 km². Prenant sa source dans la commune du Mesnil-au-Val, la Saire se jette dans la Manche entre Réville et Saint-Vaast-la-Hougue. Au nord, une multitude de minuscules cours d’eau, ruisseaux de Hacouville, de la Couplière, de Cliquempoix, rivière de Varouville (liste non exhaustive) se faufilent jusqu’à la mer, alimentant parfois des étangs côtiers, paradis des oiseaux. Leurs bassins versants sont également compris dans le Val de Saire, qui correspond donc à toute la partie nord-est de la péninsule du Co…

 

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DOSSIER « VAL DE SAIRE – TRÉSOR DU COTENTIN  » (16 pages) :


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Le palais Bénédictine de Fécamp

Sans rapport avec l’ancienne abbaye bénédictine de Fécamp, le palais Bénédictine s’enorgueillit d’une façade à grand spectacle. Gothique et Renaissance, elle honore aussi la Normandie, avec les pierres de silex du pays de Caux et les fameuses briques rouges. ­­Gargouilles, lucarnes baroques et campanile ajoutent à l’extravagance de ce patrimoine. (© Wonguyt)


Jean-Luc Péchinot

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Jean-Luc Péchinot.

 

« Peut-on retenir un aveu / Quand l’âme éprise est toute en feu » et le baiser soyeux… comme une gorgée de Bénédictine ! Tableau de Nathalie Morales. (© Jean-Luc Péchinot)
« Peut-on retenir un aveu / Quand l’âme éprise est toute en feu » et le baiser soyeux… comme une gorgée de Bénédictine ! Tableau de Nathalie Morales. (© Jean-Luc Péchinot)

Entreprise la plus visitée de Normandie, le palais Bénédictine de Fécamp tient du chef d’œuvre architectural fin XIXe siècle. C’est là que l’on fabrique, depuis 160 ans, l’une des liqueurs les plus célèbres du monde.

Loué soit Dom Bernardo ! Bernardo Vincelli. C’est en effet à ce moine vénitien de l’abbaye de Fécamp que l’on devrait la Bénédictine. S’étant installé à l’abbaye de la Trinité en 1505, il y serait devenu alchimiste et herboriste en associant quelques-unes des plantes médicinales du plateau cauchois à des épices exotiques, pour en tirer un breuvage qui, cinq siècles plus tard, se définit comme « la grande liqueur française around the world ».

S’il n’existe aucune trace épistolaire de l’existence de ce moine inspiré, on ne peut nier par contre la sécularité de cette Bénédictine d’origine monastique. Une autre version veut qu’à la dispersion de l’ordre des bénédictins, à la Révolution, le manuscrit de la recette ait été racheté par un notable de Fécamp qui ne s’en soucia pas, ledit document, un Herbarius du XVIe siècle, ayant été acquis dans la bibliothèque familiale en 1863, par un de ses aï…

 

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Chapelle du Mont Joly – Gardienne de la Brèche au Diable

La chapelle de Saint-Quentin-de-la-Roche au milieu de l’enclos paroissial qui a succédé à une ancienne nécropole mérovingienne. La commune de Soumont-Saint-Quentin étudie l’urgence des travaux à entreprendre. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Mireille Thiesse

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Mireille Thiesse.

 

Grâce à son mari, le capitaine Fouquet Dulomboy, la comédienne Marie Joly repose dans son tombeau, sur le promontoire qui domine la Brèche au Diable. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Grâce à son mari, le capitaine Fouquet Dulomboy, la comédienne Marie Joly repose dans son tombeau, sur le promontoire qui domine la Brèche au Diable. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Le site tourmenté de la Brèche au Diable et le Mont Joly ont, au cours du XIXe siècle, soulevé bien des passions chez les historiens et les géologues, et inspiré poètes et écrivains romantiques. Des découvertes récentes ont redonné un nouveau sens à l’ancienne église médiévale édifiée au cœur d’un éperon barré du néolithique.

L’église paroissiale
de Saint-Quentin-de-la-Roche

Retirée du monde depuis la réunion de la commune de Saint-Quentin-la-Roche avec Tassilly, puis avec Soumont en 1854, l’ancienne église paroissiale semble abandonnée au milieu de son cimetière. L’ancien village est bordé par trois autres communes dont Tassilly, Potigny et Ouilly-le-Tesson. Inscrite au titre des monuments historiques en 1927 comme simple chapelle, l’ancienne église gothique du XIIIe siècle a cependant attiré de nombreux pèlerins venant rendre leurs dévotions à saint Quentin réputé guérisseur de la coqueluche. Ce pèlerinage a cédé la place, vers la fin du XIXe siècle, à la traditionnelle fête de la Pentecôte. Des cartes postales du début du XXe siècle en perpétuent le sou…

 

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Au Havre et à Honfleur – Esclavage : mémoires normandes

Alexandre Jean Noël (1752-1834), Le Havre, vue de l’entrée du port, gouache sur papier, œuvre des années 1820. (Le Havre, MAH – Maison de l’armateur, achat de la Ville avec l’aide du fonds régional d’acquisition des musées, 2022 – © François Dugué)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Stéphane William Gondoin.

 

Guillaume Gaillard, commissaire général de l’exposition pour les trois sites. (© Stéphane William Gondoin)
­Guillaume Gaillard, commissaire général de l’exposition pour les trois sites. (© Stéphane William Gondoin)

Jusqu’au 10 novembre 2023, le musée Eugène-Boudin d’Honfleur et les Musées historiques du Havre vous proposent deux des trois volets d’une exposition temporaire consacrée à l’esclavage. L’occasion, pour Patrimoine Normand, de revenir sur cet aspect longtemps occulté de l’histoire de notre région.

Depuis plusieurs décennies déjà, d’autres villes négrières – terme consacré – françaises, à l’image de Bordeaux, La Rochelle et surtout Nantes, s’étaient penchées sur la question de la traite transatlantique. En Normandie en revanche, le travail de recherche a débuté tardivement sur le rôle que joua l’estuaire de la Seine dans cette tragédie – ville de Rouen incluse. Un décalage qui s’explique par plusieurs facteurs.

 

Une nécessaire impulsion havraise

Le Havre fut de loin le principal site normand concerné. Rouen ne fut pas pour sa part un port négrier au sens premier du terme, aucun navire connu n’ayant quitté la métropole pour se livrer à la traite. Quant à Honfleur, cité natale d’Eugène Boudin, d’Alphonse Allais, de Louis-Alexandre Dubourg ou d’Erik Satie, beaucoup plus mo…

 

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Éric Othon – Sculpteur médiéval

Éric Othon puise sa créativité aux sources de l’art médiéval. Ici, la salamandre. (© Virginie Michelland)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Virginie Michelland.

 

L’univers d’Éric Othon emprunte à la fois à l’histoire, à l’histoire de l’art et aux richesses infinies de l’imaginaire. Des rageurs grimaçants aux blasons de pierre, le sculpteur façonne et restaure inlassablement des figures surgies du Moyen Âge.

UNE MAISON-ATELIER

Éric nous a reçue dans son domaine de Saint-Martin-de-Mailloc, au cœur du pays d’Auge ; un territoire attachant, riche en églises romanes et en bâtisses en colombages qui ne manquent ni de modillons, ni de rageurs pour nourrir l’imagination féconde du sculpteur. Comme tant de maisons d’artistes, celle d’Éric porte l’empreinte de son savoir-faire et de sa créativité. Cette ancienne charretterie, construite au milieu du XVIIIe siècle, a été transformée en maison d’habi…

 

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Belle Isle sur Risle à Pont-Audemer

Belle Isle sur Risle. Récemment enrichie d’une orangerie qui s’enorgueillit d’un solarium en rooftop, le domaine compte vingt-cinq salariés en haute-saison dont Michel, le cordial hôte d’accueil : « Il fait partie des meubles. ». (© Jean-Luc Péchinot)


Jean-Luc Péchinot

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Jean-Luc Péchinot.

 

De la biologie à l’hôtellerie : reconversion réussie pour Marcelle Yazbeck dont le fils, Ghassan Fawaz, est aujourd’hui gérant de cet intimiste domaine. (© Jean-Luc Péchinot)
De la biologie à l’hôtellerie : reconversion réussie pour Marcelle Yazbeck dont le fils, Ghassan Fawaz, est aujourd’hui gérant de cet intimiste domaine. (© Jean-Luc Péchinot)

Un havre de nature… et de bien-vivre ! À Pont-Audemer, cette île à fleur de Risle se révèle l’une des adresses hôtelières et gourmandes les plus secrètes de l’Eure.

Pas de mer à Pont-Audemer, mais une île. Une île sur la Risle. Une île fluviale de deux hectares et demi, accessible à partir de la route de Rouen. Un petit pont permet de l’atteindre pour goûter la sérénité de son parc et le raffinement de sa somptueuse maison de maître, devenue, pour qui aime l’hôtellerie de charme, l’une des adresses les plus secrètes de l’Eure. À une heure et demie de Paris, ce site de patrimoine se révèle un ailleurs enchanteur, auquel ont succombé Marcelle Yazbeck et Timoun Fawaz.

Elle est biologiste, il est écrivain et universitaire. Réfugiés politiques libanais, ils se sont arrêtés là en février 1986, alors qu’ils recherchaient une maison de campagne entre Mantes et Deauville : « Le gros cèdre du Liban de cette “maison à vendre” nous a arrêtés et on est tombés amoureux sitôt passé le petit pont. Ce grand parc en friche aux arbres centenaires, c’était merveilleux. On a visité à 14 h et à 17 h on signait », raconte Marcelle Yazbeck, qui voit vite l’oppor…

 

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Louviers – Histoire et découverte de la cité drapière

L’église Notre-Dame de Louviers est le monument le plus impressionnant de Louviers. Elle dispose d’une façade de style gothique flamboyant qui contraste avec la rudesse de sa tour-beffroi, très austère. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Yves Buffetaut

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Yves Buffetaut.

 

La rue Ternaux, étroite et bordée de hauts immeubles à pans de bois, est dallure très médiévale. (Photo Rodolphe Corbin  Patrimoine Normand)
La rue Ternaux, étroite et bordée de hauts immeubles à pans de bois, est d’allure très médiévale. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Louviers est une ville de dix-neuf mille habitants, située dans la vallée de l’Eure, entre les confluences de l’Iton et de la Seine. Elle était, dès le Moyen Âge, un centre drapier de tout premier plan, rivalisant même avec Rouen. Comme partout ailleurs en France, cette industrie a disparu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et il n’en reste plus que des vestiges : cheminées d’usine, quelques friches industrielles qui disparaissent les unes après les autres, etc. L’industrie pharmaceutique a, depuis, remplacé le textile. La petite ville normande a énormément souffert de l’invasion de 1940, presque tout le centre ayant été ravagé par un incendie qui a détruit les vieilles maisons à pan de bois. Elle s’est relevée de ses cendres et, au fil des décennies, a su rénover ses vieux quartiers et restaurer son église. Il ne reste plus à nos lecteurs qu’à la découvrir et les surprises seront nombreuses !

La reconstruction des années 1950 a été réalisée avec plus de goût que dans certaines villes normandes (Lisieux ou Vire), et le centre-ville possède une unité de style plutôt agréable. Certains maires ont récemment voulu marquer Louviers de leur empreinte, et des constructions apparaissent comme des verrues dans une ville pourtant en quête d’un attrait touristique. Louviers possède cependant de nombreux atouts, qui ne se laissent pas découvrir si facilement que ce…

 

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Le palais ducal disparu de Lillebonne

Au cœur de l’Histoire de la Normandie – Le palais ducal disparu de Lillebonne. Restitution de l’aula. (© 3D Érik Follain)


Érik Follain

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Érik Follain.

 

Les ducs de Normandie possédaient un certain nombre de résidences occasionnelles. Parmi celles-ci, Lillebonne a tenu un grand rôle puisque c’est là que Guillaume le Conquérant va convaincre ses barons d’envahir l’Angleterre. Malheureusement ce somptueux édifice roman est détruit en 1832. Fort heureusement des gravures et autres dessins en ont gardé la mémoire…

Vue panoramique du château de Lillebonne où domine le donjon de Philippe Auguste. C’est sous sa pelouse que subsistent probablement les fondations du palais ducal. (© Érik Follain) 

Vue panoramique du château de Lillebonne où domine le donjon de Philippe Auguste. C’est sous sa pelouse que subsistent probablement les fondations du palais ducal. (© Érik Follain)

S’il est un moment crucial dans la conquête de l’Angleterre par le duc de Normandie Guillaume le Conquérant, qui n’est encore que le Bâtard, c’est au début de l’année 1066, lorsqu’il réussit à convaincre l’assemblée des barons d’apporter son soutien au projet d’invasion. Aucun des chroniqueurs normands, que ce soit Guillaume de Poitiers (1020–1090), Guillaume de Jumièges, dans sa Gesta Normannorum ducum achevée en 1072 (« Exploits des ducs de Normandie »), Orderic Vital (1075–1143) ou encore Wace (1100–fin XIIe siècle) ne mentionne précisément le lieu où se serait tenue cette assemblée. Seule exception, William de Malmesbury (vers 1095–vers 1143), moine bénédictin anglais, historien et chroniqueur normand qui, dans sa Gesta Regum Anglorum (début XIIe siècle) mentionne clairement le château de Lillebonne et son palais ducal comme le lieu de cette assemblée. Ce choix est en partie guidé par sa position géographique et en partie par les relations étroites que les ducs ont entretenues avec cette résidence fortifiée, comme l’indiquent Robert de Torigny (1110–1186, abbé du Mont-Saint-Michel et chroniqueur normand) et Orderic Vital. On sait par ailleurs, grâce à ces sources, que Guillaume le Conquérant y aurait tenu sa cour en 1063, comme il sera à l’instigation du concile de 1080, sous l’au…

 

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Été 1944 – La bataille des Haies

La bataille des Haies – Quand la nature devient une arme. GI’s américains combattant dans le bocage. (© National Archives)


Hubert Groult

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Hubert Groult.

 

Progression américaine en Normandie le 2 juillet 1944. Il reste encore beaucoup à faire pour les GI’s, et la bataille des Haies fait rage. (© Patrimoine Normand)
Progression américaine en Normandie le 2 juillet 1944. Il reste encore beaucoup à faire pour les GI’s, et la bataille des Haies fait rage. (© Patrimoine Normand)

Comment les forces alliées ont affronté la résistance acharnée des troupes allemandes dans dans le réseau inextricable de haies denses bordant petits champs et chemins creux en Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale.

Du 13 juin au 24 juillet 1944, la bataille des Haies, vécue par les troupes américaines dans leur avancée vers le sud du Cotentin, entre La Haye-du-Puits, Carentan et Saint-Lô, constitue l’une des épreuves les plus longues et coûteuses en vies humaines.

 

UNE DES BATAILLES LES PLUS ACHARNÉES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

La bataille des Haies, qui se déroule en Normandie en 1944, trouve son origine dans l’opération Overlord, lancée par les forces alliées le 6 juin de cette même année. Au fil des semaines, les troupes alliées ont progressé sur les plages normandes et ont libéré plusieurs villes importantes, dont Cherbourg. Cependant, elles se heurtent rapidement à un obstacle majeur : le bocage normand. Ces haies denses et infranchissables qui bordent les routes, les chemins et les champs rendent la progression des alliés difficile et coûteuse en vies humaines. Les Allemands, quant à eux, ont pris soin de fortifier les haies avec des caches, des tranchées et des barbelés. Ils utilisent également les arbres pour bloquer les routes et créer des embuscades. Les Alliés sont donc confrontés à un ennemi bien équipé et solidement retranché. La bataille des Haies se caractérise par des combats intenses qui ont sur…

 

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Briouze – La chapelle Saint-Gervais, à la limite du marais du Grand-Hazé

La chapelle Saint-Gervais de Briouze et l’if solitaire qui veille au milieu du cimetière. Au loin, la nouvelle église du bourg. (© Mireille Thiesse)


Mireille Thiesse

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Mireille Thiesse.

 

Le marais du Grand Hazé vu de l’observatoire, face aux « trous du diable ». (© Mireille Thiesse)
Le marais du Grand Hazé vu de l’observatoire, face aux « trous du diable ». (© Mireille Thiesse)

Pays d’élevage au cœur des marais, Briouze est le centre d’une baronnie importante au sud-ouest de la Normandie dès le XIe siècle. Fleuron de la paroisse Saint-Gervais-de-Briouze, cette aïeule de granit, au chœur amputé de sa nef, arbore encore son portail historié qui accueille le visiteur avec cette humilité d’autrefois, touchant de naïveté et de simplicité.

Le fleuron briouzain

Rebâti en 1867, après l’écroulement d’une partie de la nef et de son clocher, suivi de l’abattement de ses transepts, le porche roman a préservé l’âme médiévale de l’ancienne église. Épargnée alors par les démolisseurs apitoyés, la modeste chapelle veille depuis toujours sur ses défunts et feus paroissiens à l’entrée du cimetière. Au milieu de l’enclos, en surplomb des rues qui le bordent et ceint de hauts murs de granit, un if majestueux, aujourd’hui solitaire, pleure le fidèle comparse longtemps accroché au mur sud de l’absidiole et dont se souviennent encore certains Briouzains. Le cimetière, agrandi jusqu’au domaine de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame, qui le surplombe à l’est depuis plus d’un siècle, a été classé parmi les sites d’intérêt historique et archéologique en septembre 1943, de même que la chapelle. Celle-ci a ensuite bénéficié d’une inscription au titre des monuments histo…

 

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Abbaye de Mondaye – « Un écrin pour une communauté vivante »

Abbaye Saint-Martin de Mondaye. Les extérieurs de l’abbaye ont été aménagés en un magnifique parc paysager. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Stéphane William Gondoin.

 

La ferme de l’abbaye, autrefois l’entrée principale. (© Stéphane William Gondoin)
La ferme de l’abbaye, autrefois l’entrée principale. (© Stéphane William Gondoin)

Fondée au début du XIIIe siècle, l’abbaye de Mondaye a traversé huit cents ans d’histoire de France, avec ses heures terribles et ses périodes de prospérité. Intégralement reconstruite au XVIIIe siècle, la communauté qui l’occupe aujourd’hui lui a permis de retrouver sa vocation première. Croyant ou non, chacun respire ici un parfum de sérénité, salutaire à l’aube troublée du XXIe siècle.

En 1120, un certain Norbert de Xanten, d’abord chapelain de l’empereur Henri V (1111-1125 pour le titre impérial), puis prêcheur itinérant, aspire à fonder une communauté exemplaire de chanoines, en des temps où la discipline ecclésiastique tend à se relâcher. Avec sept frères, il s’installe au cœur de la forêt de Saint-Gobain (Aisne), au lieu-dit Prémontré, sur un domaine concédé par l’évêque de Laon, Barthélemy de Jur (1113-1151). La communauté naissante est régie par la règle de saint Augustin, et ses membres se consacrent essentiellement à la prédication et à la cura animarum, la « charge des âmes », qu’ils exercent surtout dans un cadre paroissial. C’est l’acte de naissance de l’ordre des Prémontrés, dit aussi par…

 

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La safraneraie du domaine de Gauville

Myriam Duteil a choisi d’introduire une touche mauve, au milieu d’un paysage verdoyant. (© Myriam Duteil)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°127
Par Virginie Michelland.

 

Myriam peut invoquer plusieurs bonnes raisons pour justifier le choix du safran. (© Myriam Duteil)
Myriam peut invoquer plusieurs bonnes raisons pour justifier le choix du safran. (© Myriam Duteil)

Dans un terroir où domine le vert des herbages et des vergers, Myriam Duteil a choisi d’introduire, au cœur du Lieuvin, une délicate touche mauve. Sa safraneraie du domaine de Gauville cultive les saveurs subtiles d’une épice dont le seul nom résonne comme une invitation au voyage…

UNE CULTURE DURABLE ET RENTABLE

À l’origine, une vie parisienne trépidante dans le domaine de l’audiovisuel et, pour se ressourcer, un joli pied-à-terre à Saint-Pierre-de-Salerne, à quelques kilomètres de Brionne…

Après 25 ans à la tête de plusieurs chaînes de télévision, vient le moment de changer de vie… « J’ai d’abord envisagé de fonder une exploitation agricole, mais l’achat de terres en quantité suffisante constituait un obstacle », indique la passionnée.

Or, le safran réclame une surface modeste ; sa culture se concentre sur une période limitée. Si elle cherche aujourd’hui un repreneur, eu égard à des responsabilités toujours plus chronophages, Myriam a aussi pris en compte cet argument dans le choix du safran. La plante possède par ailleurs une haute va…

 

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Ada Wright

Ada Wright. 1891 – 1939. (© Guillaume Néel)


Extrait Patrimoine Normand N°126.
Caricature de Guillaume Néel.
Par Stéphane William Gondoin.

 

On connaît les liens particuliers unissant la Normandie à l’Angleterre, qui s’incarnent à merveille en cette femme de caractère, dont nous ne saurions dire si elle est la plus anglaise des Normandes… ou l’inverse ! La preuve ? Ses parents, tous deux sujets de Sa Gracieuse Majesté, ont tenu à immortaliser son lieu de naissance dans les prénoms qu’ils lui donnèrent : Ada Cécile Granville. Nous vous laissons le soin de deviner… À sa façon, notre Ada de Granville [mince, on a vendu la mèche] est une sorte d’Olympe de Gouges, de Rosa Parks, ou de Simone Veil. Son truc à elle, c’est l’obtention du droit de vote pour les femmes au Royaume-Uni, et elle devient l’une des égéries du mouvement des « suffragettes ». Avant la Première Guerre mondiale, elle multiplie les manifestations et participe, le 18 novembre 1910, au célèbre « vendredi noir » – désolé pour les amateurs de shopping, le Black Friday n’est pas simplement un rendez-vous consumériste – ; elle apparaît le lendemain à la une du Daily Mirror, jetée à terre et molestée par des policiers. L’année suivante, après une énième arrestation, elle entame une grève de la faim au cours de laquelle elle est nourrie de force. Avec d’autres, Ada gagnera son combat après la promulgation de deux lois, la première en 1918 (femmes de plus de 30 ans), la seconde en 1928 (toute personne de plus de 21 ans). Pour les Britanniques, vingt-six ans – et une guerre – avant les Françaises…

Pour les Britanniques, vingt-six ans – et une guerre – avant les Françaises…

 



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Nicolas-Jacques Conté

Nicolas-Jacques Conté. 1755 – 1805. (© Guillaume Néel)


Extrait Patrimoine Normand N°126.
Caricature de Guillaume Néel.
Par Stéphane William Gondoin.

 

À défaut d’avoir un compas dans l’œil, ce natif du hameau de Saint-Céneri-près-Sées a mis entre toutes les mains… des crayons à papier ! En sa jeunesse, il se lance dans la peinture et se taille une jolie réputation de portraitiste dans les milieux mondains de Paris. Son esprit curieux ne se satisfait cependant pas du seul art pictural, et il mène parallèlement une carrière scientifique. Manière de Léonard de Vinci du XVIIIe siècle, il imagine, dessine et fabrique des machines en tout genre. Il crée notamment un système hydraulique, ou fait décoller un ballon gonflable depuis le sommet de l’une des tours de la cathédrale de Sées. L’aérostation devient même l’une de ses spécialités. Il se pique également de chimie, ce qui lui vaut quelques déboires : il donne – littéralement – son corps à la science, quand une explosion ravage son laboratoire et lui coûte son œil gauche. Aïe ! Mais bien sûr, le nom de Conté est passé à la postérité pour la mise au point de ces fameux crayons que les écoliers, escortés de maman ou de papa, filent encore acheter avant chaque rentrée. En 1795, il fonde l’entreprise qui existe toujours et qui porte son nom, auquel on a ajouté « à Paris ». Bah non ! Conté, c’est « à Sées » !
 



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Mont Saint-Michel, les mille ans de l’abbatiale

2023 : millénaire de l’église abbatiale du Mont Saint-Michel. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

L’actuelle abbatiale du Mont est un mélange particulièrement esthétique d’architecture romane, au niveau de la nef et des bras du transept, et de gothique flamboyant pour le chœur. La construction de la partie la plus ancienne a débuté il y a très exactement mille ans, comme nous l’avons expliqué dans notre éditorial, et le chantier s’étira sur six décennies.

Pour fêter dignement cet événement, le Centre des monuments nationaux et l’établissement public du Mont Saint-Michel vous invitent à une série de manifestations, à commencer par l’exposition temporaire La demeure de l’Archange, 1000 ans d’histoire et de création. Sous le commissariat de Mathilde Labatut et de Brigitte Galbrun, elle réunit objets et œuvres religieuses, dont certaines pièces jamais montrées au public (jusqu’au 5 novembre). Plusieurs conférences seront données tout au long de l’été par François Saint-James, guide emblématique de l’abbaye depuis 1989. Quant à Via Aeterna, le désormais traditionnel festival de musique du mont Saint-Michel et de sa baie, sa nouvelle édition se tiendra du 1er au 15 octobre prochain. De quoi faire vibrer les vieilles pierres, pour mieux entendre ce qu’elles ont à nous conter.

Du 8 juillet au 31 août, vous aurez enfin le privilège de profiter chaque soir des Nocturnes de l’Abbaye. Déambuler la nuit dans un monument d’une telle beauté, porteur d’une telle charge historique et émotionnelle, procure des sensations indescriptibles. Peut-être, avec un brin d’imagination, croiserez-vous l’ombre de Robert de Torigni ou de l’un des autres grands abbés des temps jadis…

 

INFORMATIONS PRATIQUES :

Tous renseignements sur https://montsaintmichel.gouv.fr et sur https://www.via-aeterna.com 
 

Article publié dans Patrimoine Normand n°126 (juillet-août-septembre 2023), par Stéphane William GondoinStéphane William Gondoin


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Rollon a retrouvé fière allure

La statue de Rollon a retrouvé sa place dans les jardins de l’hôtel de ville de Rouen. (© Stéphane William Gondoin)

La statue de Rollon, qui se dresse dans les jardins de l’hôtel de ville de Rouen, au chevet de l’abbatiale Saint-Ouen, avait bénéficié d’une restauration intégrale peu avant les commémorations des 1100 ans de la fondation de la Normandie. Malheureusement, des imbéciles s’étaient amusés à vandaliser cette œuvre du sculpteur Arsène Letellier, brisant sa moustache, son nez, un doigt de la main et la garde de l’épée, et la couvrant d’inscriptions dégoulinantes d’ânerie. Difficile de comprendre et de justifier un tel acte, si ce n’est par le caractère insondable de la bêtise humaine. Dame Nature aussi y avait mis sa « patte », la recouvrant de mousses et de lichens. Mais elle, ce qu’elle fait, nous l’acceptons bien volontiers. Toujours est-il que Rollon a recouvré sa patine originale et tous ses attributs. Coût total de ce lifting doublé de multiples greffes : 9498 €, financés par la ­­­­municipalité. Le premier de nos ducs méritait bien de retrouver un aspect plus présentable, pour montrer aux touristes son meilleur profil !

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

Article publié dans Patrimoine Normand n°126 (juillet-août-septembre 2023), par Stéphane William GondoinStéphane William Gondoin


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Les Médiévales de Falaise – 2023

Les Médiévales de Falaise. (© Ville de Falaise)


DATE
Les 12 et 13 août 2023.
LOCALISATION :
FALAISE (14).

 

De nombreuses nouveautés pour un programme varié et haut en couleur pour s’amuser au Moyen Âge comme si on y était ! Spectacles de fauconnerie, spectacles de feu, chevaliers en armures, musiciens, comédiens, monstres et montreurs de merveilles vont animer la ville de Falaise et le château Guillaume-le-Conquérant… une nouvelle édition pour rire, rêver et s’approcher au plus près de l’Histoire.

Pour la première fois aux Médiévales de Falaise, découvrez un spectacle de Fauconnerie mêlant jeu de scène et démonstration de haute volerie.

Le Tournoi des Fauconniers est une fable écrite sur la thématique de la fauconnerie dans un univers médiéval. Quatre rapaces sont présentés ainsi que des pigeons, des furets et un chien. Outre la performance, le but est de mettre en scène certaines combinaisons zoologiques et démontrer que la pratique de la fauconnerie repose sur une synergie et une confiance mutuelle entre l’homme et l’animal.

Pour accompagner ce temps fort, un riche ensemble de spectacles théâtraux, de déambulations comiques, de camps de reconstitutions historiques, de démonstrations artisanales et militaires, de jeux, d’animations et d’activités participatives complétera la programmation. Comme chaque année, un grand marché historique et artisanal occupera le centre-ville intramuros.

Les Médiévales de Falaise en 2022. (Images Klayann Philippe Corbin © Patrimoine Normand)

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Château Guillaume-le-Conquérant
Place Guillaume-le-Conquérant
14700 Falaise
Tél. : 02 31 41 61 44
Toute la programmation sur le site :

www.medievalesdefalaise.com
 

Article publié par Samuel Barth.
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Les « marais verts » du Cotentin et du Bessin

Cigogne dans le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. (© PnrMCB)

Territoire de 146 650 hectares, situé dans les départements du Calvados et de la Manche, le Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin doit sa renommée à 30 000 hectares de zones humides (marais, landes et polders). Cette zone de marais – la plus grande de Normandie – est formée par les vallées de quatre fleuves : l’Aure, la Vire, la Taute et la Douve qui se jettent en baie des Veys. L’Ay, quant à elle, débouche dans le havre de Saint-Germain-sur-Ay, sur la côte ouest du Cotentin. Des vallées auxquelles s’ajoutent les marais arrière-littoraux de la côte est du Cotentin bordant la célèbre plage d’Utah-Beach.

Dans le parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin : la vallée de lAure. (Photo Rodolphe Corbin  Patrimoine Normand)

Dans le parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin : la vallée de l’Aure. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Dans ce territoire, qui est l’une des plus grandes zones humides herbagères pâturées de France, commence début mai une « transhumance de plaine » pour les bovins et les chevaux : c’est la mise au marais. La nidification et la migration des oiseaux vient également animer cette période qui résonne de leurs chants et s’égaille de leurs vols colorés. C’est la période des « Marais verts ». Si observer les oiseaux qui profitent de la quiétude du lieu (cigognes blanches, vanneaux huppés, bergeronnettes flavéoles…) fait le bonheur des photographes et des amateurs d’ornithologie, c’est également une belle période pour découvrir ces paysages préservés au fil des 1550 km de balade à pied ou à vélo.

Balade à vélo au sentier des marais de l'Aure. (© Thierry Houyel)

Balade à vélo au sentier des marais de l’Aure. (© Thierry Houyel)

Utile pour parcourir ce territoire, le parc naturel régional vient de rééditer avec la Fédération française de la randonnée pédestre son topoguide proposant trente-trois randonnées.

 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Maison du Parc
3, village Ponts-d’Ouve
50500 CARENTAN-LES-MARAIS
Tél. : 02 33 71 65 30
www.parc-cotentin-bessin.fr

 

Article publié dans Patrimoine Normand n°126, par Rodolphe CorbinRodolphe Corbin
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Exposition « Les jardins suspendus de Zenga – Soie et dentelles »

Exposition « Les jardins suspendus de Zenga – Soie et dentelles » à Alençon. (© David Commenchal)


DATE
Du 11 avril au 3 septembre 2023.
LOCALISATION :
ALençon (61).

 

Jardins de minuit, jardins de midi… Venez déambuler et rêver dans des jardins oniriques, d’inspiration résolument orientale, et laissez-vous envahir par l’émerveillement et l’apaisement que procurent ces grandes toiles.

Sur la page blanche que représente la toile de soie sauvage aux reflets irisés changeants, Zenga, grande amatrice d’art asiatique, cultive l’art de la rencontre entre des savoir-faire textiles différents. Elle fait pousser des chimères en dentelle qui prennent l’apparence de fleurs, d’arbres, de cours d’eau ou d’astres. Architecture de fils, chaque jardin suspendu est une surface animée faite de textures, de couleurs douces ou chatoyantes et de lumières. Les compostions fortes sont équilibrées et harmonieuses, mais aussi foisonnantes, vibrantes, vivantes.

Entre jardins de minuit et jardins de midi, de l’Alhambra au Taj Mahal en passant par Shalimar, cette exposition- promenade le long de la mythique route de la Soie est une expérience sensorielle qui conduit à l’apaisement et à l’émerveillement.

Retrouvez toute la programmation du musée en lien avec l’exposition sur le site internet du musée : museedentelle.cu-alencon.fr.

 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Horaires : fermeture hebdomadaire le lundi, sauf en juillet – août.
Tarifs : 4€  ; 3€ (réduit) ; Gratuit (- 26 ans et 1er dimanche du mois).
 
Musée des Beaux-arts et de la Dentelle
Cour carrée de la Dentelle
61200 ALENÇON
Tél. : 02 33 32 40 07
 

Article publié par Céline Courtin.
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Exposition « Fernand Léger, l’homme, l’artiste » à Argentan

Le musée Fernand-Léger – André-Mare à Argentan. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand).


DATE
Du 4 juillet au 3 décembre 2023.
LOCALISATION :
ARGENTAN (61).

 

Jusqu’au 3 décembre 2023, le musée Fernand-Léger – André-Mare propose une exposition visant à découvrir Fernand Léger sous un angle différent. Le peintre est connu et reconnu pour être l’un des précurseurs du cubisme en France. Si l’artiste est connu, l’homme l’est moins…

Qui était-il ? Était-il différent dans sa vie quotidienne et dans son travail ? Qui a-t-il côtoyé ? Dans quelles conditions peignait-il ? Qu’est-ce qui l’inspirait ?

Autant de questions qui ont amené à cette exposition : aborder Fernand Léger par l’angle de la photographie et le découvrir dans son quotidien d’homme et d’artiste.

Une trentaine de photographies seront accompagnées de peintures, lithographies, sculptures, issues des collections du musée, mais également de prêts de l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (IMEC), de l’Atelier de Sabine Weiss, de la ferme-musée Fernand Léger de Lisores, de la galerie Saint-Honoré Art Consulting à Paris et de collectionneurs privés.

Autant de questions qui ont amené à cette exposition : aborder Fernand Léger par l’angle de la photographie et le découvrir dans son quotidien d’homme et d’artiste.

Au-delà de l’artiste, découvrez les différentes facettes de Fernand Léger qui témoignent du fait qu’il était avant tout… un homme comme les autres.

 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Horaires : Jusqu’au 31 août 2023 de 10 h 00 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h 00.
Du 31 août 2023 au 3 décembre 2023 de 13 h 30 à 18 h 00.
Tarifs : 5,30€  ; 3,50€ (réduit) ; Gratuit (- 12 ans).
 
Musée Fernand-Léger – André-Mare
6 rue de l’Hôtel de ville
61200 ARGENTAN
Tél. : 02 33 16 55 97
www.museesargentan.fr
 

Article publié par Magali Guillaumin.
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Une prison dans l’abbaye du Mont Saint-Michel

Le Mont Saint-Michel, vue générale, fin XIXe siècle. (© Archives de la Manche, collection des estampes, 1 Fi 5/428)


Jérémie Halais

Extrait Patrimoine Normand n°126
Par Jérémie Halais.

 

Prêtres réfractaires enfermés dans la salle de l’Aquilon. (© Archives de la Manche, collection des estampes, 1 Fi 5/454)
Prêtres réfractaires enfermés dans la salle de l’Aquilon. (© Archives de la Manche, collection des estampes, 1 Fi 5/454)

Cette année 2023 est marquée par les célébrations du millénaire de l’abbatiale du Mont Saint-Michel. Voilà l’occasion d’évoquer une période méconnue de l’histoire du célèbre rocher, celle de la maison centrale qui occupe l’abbaye entre 1792 et 1864. Or, ce moment carcéral n’est pas sans conséquence sur les murs du monastère même s’il est vrai que, de nos jours, ses traces sont peu visibles.

S’il existe des prisons au Mont Saint-Michel depuis le Moyen Âge, c’est la Révolution qui y installe véritablement un établissement pénitentiaire. En 1790, les moines ont été expulsés laissant la place, en 1793, à 300 prêtres réfractaires enfermés là. À partir de novembre 1795, les prisons des localités proches, Avranches, Coutances, Granville et Saint-Lô commencent à envoyer également d’autres détenus soit en attente de jugement, soit déjà condamnés. En 1800, selon le sous-préfet d’Avranches, l’établissement abrite près de cent prisonniers, des hommes, des femmes et des enfants. Début juin 1811, alors qu’il visite Cherbourg, Napoléon signe un décret impérial transformant l’établissement en maison centrale.

À partir de 1817, la prison connaît un accroissement considérable de sa population carcérale : 266 détenus en septembre 1817, 488 en juillet 1818, 591 en décembre 1819. Cette augmentation des effectifs implique des aménagements pour loger les prisonniers, pour les faire travailler, mais aussi pour assurer la discipline et la sûreté. Néanmoins, l’utilisation de l’espace s’avère particulièrement difficile au Mont Saint-Michel. En effet, si la topographie du site présente des avantages certains pour prévenir les évasions, l’organisation labyrinthique des différentes parties de l’ancien monastère complique le travail des gardiens. Dans les années 1820, et pour reprendre les mots d’un détenu, le docteur Ledain, la maison centrale est « un assemblage monstrueux de plusieurs corps d’édifices accolés et exhaussés comme au hasard, selon les circon…

 

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