Catégorie : Citoyen

6 juin 2024, la Normandie se souvient

Le site Internet officiel du 80e anniversaire du Débarquement et de la bataille de Normandie : https://80e-normandie.fr(DR)

Nous l’avons déclaré à maintes reprises dans ces colonnes : le 6 juin ne sera jamais, en Normandie, un jour comme les autres. En cette année de 80e anniversaire, les festivités prendront une ampleur particulière, avec 200 vétérans attendus, quand ces derniers acteurs s’éteignent les uns après les autres.

À l’heure où nous rédigeons ces lignes, le programme n’est pas complètement fixé, et nous l’annonçons « sous réserves ». Dès le 5 juin au soir, le président de la République, Emmanuel Macron, sera au haras de Saint-Lô, « capitale des ruines » à la Libération, pour un hommage populaire aux victimes civiles des combats et des bombardements. Le lendemain, selon nos confrères et partenaires de France Bleu, un hommage franco-américain sera d’abord rendu aux soldats inhumés dans le cimetière de Colleville-sur-Mer, en présence du président des États-Unis d’Amérique, Joe Biden. Suivront une cérémonie franco-britannique à Ver-sur-Mer, puis une grande cérémonie internationale sur Omaha Beach, où l’on attend une trentaine de chefs d’État. À Courseulles-sur-Mer enfin, se déroulera l’hommage franco-canadien. Pour le soir, la région Normandie a prévu les choses en grand, avec embrasement de la côte par des feux d’artifice géants. Le 7 juin, le président Macron se rendra à Bayeux, première ville libérée, puis à Cherbourg pour souligner l’importance de la Manche dans la bataille de Normandie.

Voilà sans doute de quoi relancer la candidature d’inscription des plages du Débarquement à l’UNESCO – pour le moment mise entre parenthèses, auprès du ministère de la Culture – afin de pérenniser le souvenir de ces heures héroïques parmi les générations futures. La Région a par ailleurs labellisé quantité d’événements, que vous pourrez retrouver sur le site Internet https://80e-normandie.fr.

 

Article publié dans Patrimoine Normand n°129 (avril-mai-juin 2024), par Stéphane William GondoinStéphane William Gondoin

Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Visite du Grand Bunker à Ouistreham

Le musée du Grand Bunker à Ouistreham. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Accompagné de trois soldats, le lieutenant Bob Orrell parvient au bout de quatre heures à forcer l'entrée d'une étrange construction du Mur de l'Atlantique. Les hommes trébuchent sur deux caisses de grenades, quand une voix en provenance des étages leur demande dans un anglais parfait de monter les rejoindre. L'officier britannique retourne l'invitation en les conviant à descendre ! Près de quatre jours après le Débarquement, il reçoit ainsi la reddition des 52 occupants du Grand Bunker.(Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Accompagné de trois soldats, le lieutenant Bob Orrell parvient au bout de quatre heures à forcer l’entrée d’une étrange construction du Mur de l’Atlantique. Les hommes trébuchent sur deux caisses de grenades, quand une voix en provenance des étages leur demande dans un anglais parfait de monter les rejoindre. L’officier britannique retourne l’invitation en les conviant à descendre ! Près de quatre jours après le Débarquement, il reçoit ainsi la reddition des 52 occupants du Grand Bunker.(Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Dans les premières heures du 10 juin 1944, le lieutenant Bob Orrell accompagné de trois soldats britanniques forcent l’entrée du Grand Bunker de Ouistreham. Ce blockhaus, unique en son genre, domine la baie de Seine et joue un rôle important dans la défense côtière allemande. Sa capture, quatre jours après le Débarquement, marque un tournant dans la bataille pour la libération de la ville. Découvrons l’histoire fascinante de ce monument emblématique, de sa construction sous l’Occupation à son rôle actuel en tant que musée, témoignant des événements clés de la Seconde Guerre mondiale en Normandie.

Le Grand Bunker de Ouistreham, construit entre septembre et novembre 1943, est unique en son genre, ne suivant pas les modèles standard des autres blockhaus du Mur de l’Atlantique. Avec ses six niveaux, il remplit trois fonctions principales : poste d’observation, poste de commandement et poste de direction de tir. Il offre une vue panoramique sur la baie de Seine et constitue un point stratégique crucial pour surveiller les mouvements maritimes et ajuster les tirs des batteries côtières.

Pendant l’Occupation, Ouistreham devient une cible privilégiée des Alliés, qui intensifient leurs attaques contre le Mur de l’Atlantique. Le 6 juin 1944, lors du Débarquement, les troupes alliées rencontrent une forte résistance en tentant de s’emparer de la ville. Après plusieurs heures de combats acharnés, ils réussissent finalement à prendre le contrôle du Grand Bunker, marquant ainsi la fin de la prise de la ville.
 

Au niveau 1, la salle des machines possède une puissante ventilation pour régénérer l'air et éviter l'accumulation de dioxyde de carbone (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) 

Au niveau 1, la salle des machines possède une puissante ventilation pour régénérer l’air et éviter l’accumulation de dioxyde de carbone (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Un musée exceptionnel
 

Après la Libération, l’édifice revient à la Marine Nationale qui le transforme en sémaphore. C’est en 1987 que la « Royale » en accorde l’exploitation à Fabrice Corbin pour qu’il y établisse le musée dont il rêvait ; classé Monument Historique en 1994, il lui sera cédé en pleine propriété en l’an 2000.

Tandis que tous les autres musées consacrés à cette période sont établis in situ à proximité des constructions ou des lieux d’Histoire, le Musée du Mur de l’Atlantique présente la particularité d’être installé au sein même d’un monument de la Forteresse Europe, une rareté en Normandie qu’on ne trouve ailleurs qu’au Musée Radar de Douvres-la Délivrande. C’était l’occasion de restaurer le bâtiment pour lui rendre l’aspect qu’il avait pendant l’Occupation.
 

Niveau 4 : salle des cartes et poste de commandement de tir. À partir des données télémétriques, on situe les cibles en vue de la riposte. (© Thierry Georges Leprévost) 

Niveau 4 : salle des cartes et poste de commandement de tir. À partir des données télémétriques, on situe les cibles en vue de la riposte. (© Thierry Georges Leprévost)

L'armurerie permet de soutenir un siège. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

L’armurerie permet de soutenir un siège. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Tandis que tous les autres musées consacrés à cette période sont établis in situ à proximité des constructions ou des lieux d’Histoire, le Musée du Mur de l’Atlantique présente la particularité d’être installé au sein même d’un monument de la Forteresse Europe, une rareté en Normandie qu’on ne trouve ailleurs qu’au Musée Radar de Douvres-la Délivrande. C’était l’occasion de restaurer le bâtiment pour lui rendre l’aspect qu’il avait pendant l’Occupation.

On peut ainsi approcher au plus près la vie quotidienne des soldats, grâce à des pièces équipées comme à la veille du Débarquement, animées par des mannequins d’un réalisme saisissant qui les mettent en situation dans cet espace confiné par le béton, des cloisons multiples, des portes étanches au gaz, sans autres ouvertures que celles du poste d’observation et la terrasse de tir.

La muséographie est telle qu’on croirait encore le Bunker en pleine activité, chacun s’affairant à sa tâche dans l’espace restreint qui lui est attribué. Reconstituées jusque dans leurs moindres détails, les pièces restituent dans un rare souci d’authenticité le rôle grandissant de l’industrie et de la technologie lors d’un conflit qui n’avait plus rien à voir avec le précédent, annonciateur des guerres modernes. Des centaines de documents, plans et photos accompagnent la mise en scène des lieux et élargissent le propos à l’ensemble des plages du Débarquement, restituant ainsi dans son contexte la réalité d’un édifice majeur des défenses allemandes.
 

Au cinquième niveau, les guetteurs avaient sur la baie de Seine une vue totale à 180°. Toujours présent, le télémètre qui permettait d'évaluer la distance à laquelle se trouvait un bateau ennemi, et de régler ensuite les batteries côtières pour atteindre leur cible. (© Thierry Georges Leprévost) 

Au cinquième niveau, les guetteurs avaient sur la baie de Seine une vue totale à 180°. Toujours présent, le télémètre qui permettait d’évaluer la distance à laquelle se trouvait un bateau ennemi, et de régler ensuite les batteries côtières pour atteindre leur cible. (© Thierry Georges Leprévost)
 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
HORAIRES
– Du 10 février au 31 mars : de 10 h 00 à 18 h 00.
– Du 1er avril au 30 septembre : de 9 h 00 à 19 h 00.
– Du 18 novembre au 20 décembre (ouvert uniquement le week-end) : de 10 h 00 à 18 h 00.
– Du 21 décembre au 5 janvier : de 10 h 00 à 18 h 00.
Fermeture de la billeterie 1 heure avant celle du musée.
Tous renseignements sur : https://museegrandbunker.com – Tél. : +33 (0)2 31 97 28 69. 
Publi-rédactionnel publié par Rodolphe CorbinRodolphe Corbin

Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Visite du musée du Débarquement d’Arromanches

Le nouveau musée du Débarquement sur la place du 6-Juin à Arromanches-les-Bains. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Les vestiges du port artificiel d’Arromanches. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Les vestiges du port artificiel d’Arromanches. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Comme vous le savez, cette année est marquée par le 80e anniversaire du Débarquement et de la bataille de Normandie. Dans cette perspective, le musée le plus ancien de notre région, dédié aux événements de juin 1944, a entrepris une réorganisation complète de sa muséographie. L’objectif est de valoriser davantage ses collections et d’immerger les visiteurs dans l’ambiance authentique du site naturel.

La commune d’Arromanches, située sur la plage de débarquement Gold Beach, fut l’un des deux sites retenus par les Alliés pour y installer un port artificiel. Dès le 7 juin, des bateaux hors d’âge étaient coulés au large pour former les éléments d’une digue artificielle. Le lendemain, on immergeait les premiers caissons Phoenix. Le port d’Arromanches traita jusqu’à 20 000 tonnes de matériel par jour et fonctionna jusqu’en novembre 1944.

 

Le musée d’Arromanches a fait peau neuve
 

Le musée d’Arromanches fut le premier musée du Débarquement à voir le jour en Normandie, en 1954. Après avoir accueilli vingt millions de visiteurs, il a fermé ses portes en 2022 pour les rouvrir en avril 2023, dans un bâtiment rénové qui présente une scénographie modernisée. Les vastes baies donnant sur le large offrent une vue imprenable sur les derniers vestiges du mulberry B, semés là comme autant de symboles du prix de la liberté.
 

Le nouveau musée du Débarquement à Arromanches. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) 

Nouvelle maquette du port vu du ciel au musée du Débarquement à Arromanches. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Les maquettes de l'ancien musée du Débarquement ont églement été conservées. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) 

Les maquettes de l’ancien musée du Débarquement ont églement été conservées. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
HORAIRES
– Novembre-Décembre-Février : de 10h à 17h
– Mars-Octobre : de 9h30 à 17h30
– Avril-Septembre: de 9h à 18h
– Mai-Juin-Juillet-Août : de 9h à 19h
Fermeture annuelle en janvier.
Fermé les 24, 25 et 31 décembre.
Dimanche : ouverture à 10h (sauf en juin, juillet et août : 9h).
Le musée sera exceptionnellement fermé les 6 et 8 juin 2024.
Tous renseignements sur : https://musee-arromanches.fr – Tél. : +33 (0)2 31 22 34 31. 
 
Publi-rédactionnel publié dans Patrimoine Normand n°129 (avril-mai-juin 2024), par Stéphane William GondoinStéphane William Gondoin

Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Seurat en villégiature… à Bayeux !

Port-en-Bessin, avant-port, marée haute. La toile signé Georges Seurat est visible depuis le 30 mars 2024 au MAHB, à Bayeux. (© Musée d’Orsay)

Pour célébrer le 150e anniversaire de l’impressionnisme, le musée d’Art et d’Histoire Baron-Gérard de Bayeux présente depuis le 30 mars une œuvre exceptionnelle prêtée par le musée d’Orsay…

80e anniversaire du Débarquement, certes, mais en cette année 2024, nous célébrons également le 150e anniversaire de l’impressionnisme, ou plus exactement le 150e anniversaire de la Première exposition des peintres impressionnistes, tenue dans l’atelier du célèbre photographe Nadar. Le musée d’Orsay consacre l’exposition Paris 1874. Inventer l’impressionnisme à ceux qui participèrent à cet événement fondateur, Boudin, Morisot, Degas, Pissarro… et bien sûr Monet, qui y présenta son célébrissime Impression, soleil levant, la toile qui donna son nom à tout le courant.

Sur fond de festival Normandie impressionniste (22 mars – 22 septembre), l’institution parisienne a par ailleurs prêté des dizaines d’œuvres à trente-quatre musées partenaires, parmi lesquels le musée d’Art et d’Histoire Baron-Gérard de Bayeux, l’un des plus attrayants de Normandie.

Depuis le 30 mars et jusqu’au 23 juin, dans un cadre chargé d’Histoire – pensez, l’ancien palais épiscopal ! –, entre des peintures de Gustave Caillebotte et d’Henri-Edmond Cross, vous pouvez admirer sur les cimaises Port-en-Bessin, avant-port, marée haute, œuvre réalisée en 1888 par Georges Seurat (1859-1891). Cet artiste est considéré comme l’un des pères du divisionnisme, également qualifié de néo-impressionnisme, mais plus connu sous l’appellation de « pointillisme ». Pour la première fois depuis plus de 130 ans, cette marine, d’une grande poésie et d’une finesse rare, revient donc au plus près des lieux qui l’ont vue naître. À mettre en perspective avec le paysage tel que nous le connaissons de nos jours. Incontournable !
 

Port-en-Bessin. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) 

Port-en-Bessin. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Exposition « 150 ans de l’impressionnisme – Prêt exceptionnel d’un tableau de Georges Seurat » 
MAHB – Musée d’Art et d’Histoire Baron-Gérard
37, rue du Bienvenu
14400 BAYEUX
Tél. : 02 31 51 25 50
www.bayeuxmuseum.com

 
Article publié dans Patrimoine Normand n°129 (avril-mai-juin 2024), par Stéphane William GondoinStéphane William Gondoin

Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Exposition « Les Travailleurs de la mer » au musée Victor-Hugo

Le combat de Gilliatt et de la pieuvre dans Les Travailleurs de la mer. Estampe de Maurice de Becque. (Coll. Jean-Marc Hovasse


DATE
Du 18 mai au 29 septembre 2024.
LOCALISATION :
RIVES-EN-SEINE (76).

 

 

À partir du 18 mai, le musée Victor-Hugo présentera une exposition dédiée au célèbre roman de Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer.

Rédigé pendant son exil à Guernesey, cet ouvrage – qualifié d’« épopée de l’océan et du progrès » par Marc Eigeldinger – puise largement dans l’environnement insulaire où le poète a vécu pendant onze ans, au moment de sa parution en 1866. D’ailleurs, Hugo dédie son roman à ce « rocher d’hospitalité et de liberté ». Bien que le thème maritime soit récurrent dans l’œuvre de Hugo, Les Travailleurs de la mer est le roman qui dessine le mieux son exil insulaire. C’est également l’œuvre à laquelle Hugo consacrera le plus d’illustrations graphiques.

Cette exposition offre une plongée au cœur de ce sublime drame romantique, de sa conception à sa réception critique, à travers une sélection d’œuvres comprenant des manuscrits, des dessins, des gravures et des journaux d’époque, issus des collections du musée et de prêts exceptionnels.

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Exposition « Victor Hugo – Les Travailleurs de la mer » 
Musée Victor-Hugo
Quai Victor-Hugo
76490 RIVES-EN-SEINE
Tel. : 02 35 56 78 31
museevictorhugo.fr

 

Article publié par Rodolphe CorbinRodolphe Corbin
CONSULTER L’AGENDA CULTUREL


Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Pierres en lumières – édition 2024

Pierres en Lumières à l’abbaye de Jumièges. (© DPT 76)

Le festival Pierres en Lumières, mettant en valeur le patrimoine normand, se déroulera du 17 au 18 mai 2024.

Initié en 2008 par la Fondation du patrimoine et le département de l’Orne, le festival Pierres en Lumières s’est ensuite étendu au Calvados et à la Manche, avant d’être rejoint, en 2016, par l’Eure et la Seine-Maritime. Ce festival constitue une magnifique vitrine pour notre patrimoine et bénéficie auprès du public d’un succès jamais démenti !

Basée sur le volontariat, cette manifestation rassemble des particuliers propriétaires de lieux remarquables, des associations de sauvegarde du patrimoine, ainsi que des communes ou collectivités territoriales désireuses de mettre en valeur un ou plusieurs édifices publics chargés d’histoire. Les participants répondent à un appel à candidatures et s’engagent à illuminer le site ou le monument de leur choix, tout en ouvrant gratuitement l’accès à tous.

La Seine-Maritime, par exemple, brillera de mille et un feux grâce à une programmation riche de ponts, châteaux, églises, chapelles, mairies, moulins, halles, clos-masures, anciens cinémas, usines et témoins du passé industriel, sites mémoriels, monuments historiques, musées, mais aussi parcs et jardins… Vous pourrez ainsi déambuler dans une ambiance unique au milieu des ruines de l’abbaye de Jumièges, visiter la magnifique maison Henri-IV à Saint-Valery-en-Caux, explorer la collégiale Saint-Hildevert à Gournay-en-Bray, ou découvrir le charme des jardins de l’abbaye Saint-Georges à Saint-Martin-de-Boscherville.
 

Article publié dans Patrimoine Normand n°129 (avril-mai-juin 2024), par Stéphane William GondoinStéphane William Gondoin


Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Magie noire, Magie blanche en Normandie

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc et clé en fer. Objets de l’exposition « Magie noire, Magie blanche en Normandie » au musée de Vire Normandie. (© Musée de Vire Normandie)


DATE
Du 3 avril au 3 novembre 2024.
LOCALISATION :
VIRE (14).

 

 

Baton de pouvoir. Objet de l'exposition « Magie noire, Magie blanche en Normandie » au musée de Vire Normandie. (© Musée de Vire Normandie)
Baton de pouvoir. Objet de l’exposition « Magie noire, Magie blanche en Normandie » au musée de Vire Normandie. (© Musée de Vire Normandie)

Croyez-vous en la magie ? Penser que l’on peut s’allier à des forces invisibles pour obtenir une faveur ou attirer un malheur, c’est croire en l’efficacité de la magie blanche et de la sorcellerie. Pendant 30 ans, l’association Les Blancs Montagnards a collecté les objets et les pratiques de croyances populaires et ésotériques en Normandie, mettant en lumière la diversité et la permanence des expressions de la pensée magique, allant des rituels des jeteurs de sort aux pratiques des guérisseurs. Une exposition au musée de Vire nous propose de les découvrir.

Comme au temps des Romains, les devins et les voyantes utilisent le plomb fondu et interrogent leur miroir pour dévoiler des secrets. Jeteurs de sort et sorcières transpercent d’aiguilles des effigies ressemblant à leur cible, ou fabriquent des objets étranges « chargés » de porter une malédiction. Contre ces maléfices, on fait appel aux désenvoûteurs, aux exorcistes et aux guérisseurs.

Les thérapies magiques sont également antiques. Les aspects d’un animal, d’une plante ou d’une pierre donneraient à voir leur propriété cachée. Alors, on boit une infusion de vipère dans de l’eau-de-vie pour éteindre le feu des brûlures d’estomac.

Cette exposition s’accompagne de nombreuses visites, d’interventions théâtrales, d’une conférence, de propositions pour les enfants, d’un catalogue.

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Exposition « Magie noire, Magie blanche en Normandie » 
Musée de Vire Normandie
Square du Chanoine Jean-Héroult
14500 VIRE NORMANDIE
Tél. : 02 31 66 66 50
virenormandie.fr

 

Article publié par Rodolphe CorbinRodolphe Corbin
CONSULTER L’AGENDA CULTUREL


Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Exposition « De la place Royale à la place de la République » – Caen

Caen, place de la République, 1944. (© Archives du Calvados. Fonds Robert Delassale, 5Fi/5)


DATE
Du 1er juin au 3 novembre 2024.
LOCALISATION :
CAEN (14).

 

 

Le 11 mars 2024, la statue de Charles Demolombe a fait son retour place de la République à Caen. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Le 11 mars 2024, la statue de Charles Demolombe a fait son retour place de la République à Caen. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

En 2021, le service d’archéologie du Calvados fouillait les ruines de l’ancien hôtel de ville de Caen, autrefois situé place de la République et détruit par les bombardements de l’été 1944. À partir des résultats de cette fouille, la prochaine exposition du musée de Normandie intitulée De la place Royale à la place de la République – Quatre siècles d’histoire de la ville de Caen (1575-1975) nous invitera à découvrir les métamorphoses de ce quartier de la ville au fil du temps.

La ville est un espace en perpétuelle mutation. Ses transformations et les formes qu’elle prend donnent à voir et à comprendre comment ses habitants et les pouvoirs publics œuvrent pour l’aménager et la façonner afin qu’elle réponde à leurs besoins et à leurs aspirations.

Mêlant leçons d’histoire et de géographie, le parcours de l’exposition – illustrées notamment par une riche iconographie et les vestiges archéologiques mis au jour lors des fouilles – offre un aperçu de l’évolution de cet space. Il part de l’émergence de la ville moderne aux XVIe et XVIIe siècles à l’avènement de la ville républicaine à la suite de la Révolution française, en passant par les efforts d’éducation citoyenne du XIXe siècle et les tumultes de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’au renouveau urbain après la guerre.

Exposition réalisée en partenariat avec le Service d’archéologie du Calvados. Dans le cadre du 80e anniversaire de la libération de Caen.

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Exposition « De la place Royale à la place de la République – Quatre siècles d’histoire de la ville de Caen (1575-1975) » 
Musée de Normandie
Château
14000 CAEN
Tél. : 02 31 30 47 60
musee-de-normandie.caen.fr

 

Article publié par Rodolphe CorbinRodolphe Corbin
CONSULTER L’AGENDA CULTUREL


Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

La fonderie Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles

L’atelier de la fonderie Cornille-Havard. L’artiste Vincent Olinet (à gauche de la photo) réalise les décors sur la fausse cloche Julie(Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Damien Bouet.

 

La fonderie Cornille-Havard allie tradition et modernité. Les étapes de fabrication et de coulée des cloches sont héritées du savoir-faire des saintiers du XIXe siècle, tandis que la réalisation des profils et l’accordement sont à la pointe de la technologie. L’imposante cheminée du four à réverbère domine le site. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
La fonderie Cornille-Havard allie tradition et modernité. Les étapes de fabrication et de coulée des cloches sont héritées du savoir-faire des saintiers du XIXe siècle, tandis que la réalisation des profils et l’accordement sont à la pointe de la technologie. L’imposante cheminée du four à réverbère domine le site. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

L’entreprise Cornille-Havard, installée dans la petite bourgade de Villedieu-les-Poêles, reste hors du temps et perpétue le savoir-faire ancestral de la fonderie de cloches. Il ne reste aujourd’hui que deux entreprises spécialisées dans ce domaine en France et une trentaine dans le monde. Le décochage, le 9 février 2024, de la cloche Julie, destinée à l’abbaye de Fontevraud, nous donne l’occasion d’aborder cette industrie sourdine si singulière.

En effet, depuis la création de l’atelier en 1865, la fonderie Cornille-Havard perpétue l’art des saintiers et permet aux clochers de continuer à sonner comme aux premiers temps de la chrétienté. Comme l’explique Paul Bergamo, directeur de la fonderie, « une cloche est à la fois une pièce de fonderie d’art, un instrument de musique et un objet d’art sacré chargé de symboles. » Aujourd’hui, l’entreprise est mondialement reconnue pour son expertise et pour la qualité de ses réalisations.

 

La fonte de cloches à Villedieu-les-Poêles

Un petit bourg nommé Siennestre, installé le long de la Sienne, est mentionné au XIe siècle à l’emplacement probable de l’actuelle Villedieu. Cependant, c’est au début du XIIe siècle que la ville naît réellement, grâce aux libéralités de Henri Ier Beauclerc. Le duc-roi octroie l’autorisation de construire une commanderie aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. La Gesta Normannorum ducum de Guillaume de Jumièges relate que « ces serviteurs du Christ bâtirent un bourg appelé Villedieu ». L’absence de taxe royale favorise la vie économique de la cité, qui accueille rapidement marchands et artisans. Ces derniers se tournent instinctivement vers le travail du cui…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Filature Levavasseur – La « cathédrale industrielle »

À l’image de l’abbaye de Fontaine-Guérard, les ruines de la filature Levavasseur s’inscrivent dans un écrin de verdure. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Virginie Michelland.

 

À 300 mètres de l’abbaye de Fontaine-Guérard, d’autres vestiges spectaculaires et émouvants surgissent au bord de l’Andelle. Anne-Marie Catherine ne se lasse pas de les contempler. Sous ses yeux, et maintenant sous les nôtres, se profile la silhouette altière de la « cathédrale industrielle ». Un site unique en son genre, dont les chiffres expriment, mieux encore que des mots, la monumentalité : 96 mètres de long, 26 mètres de large, cinq niveaux juxtaposés, et quatre tours de 38 mètres de haut faisant fonction d’escaliers ou de cheminées, mais qui évoquent aussi bien les clochers d’une cathédrale gothique.

Un cadre hors du commun, pour un édifice inclassable, destiné à produire quatre tonnes de fil de coton par jour.
 

Une usine qui joue de malchance

Le sort n’a pas épargné l’établissement de Charles Levavasseur, construit à partir de 1857 en lieu et place des filatures de laine et de coton et de la manufacture de draps, ache…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Abbaye de Fontaine-Guérard, ou les contemplations

L’abbaye de Fontaine-Guérard se situe au cœur de la vallée de l’Andelle. (© Abbaye de Fontaine-Guérard)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Virginie Michelland.

 

Olivier Monpoint, l’actuel propriétaire de l’abbaye. (© Abbaye de Fontaine-Guérard)
Olivier Monpoint, l’actuel propriétaire de l’abbaye. (© Abbaye de Fontaine-Guérard)

Au cœur de la vallée de l’Andelle, l’abbaye de Fontaine-Guérard, à Radepont, a porté pendant plusieurs siècles la prière silencieuse d’une communauté cistercienne. Les bâtiments monastiques préservés s’en font encore l’écho grâce à l’investissement de son propriétaire actuel, Olivier Monpoint, et de l’association Esprit de Fontaine-Guérard.

Une « fontaine qui guérit »

Le site de l’abbaye distille un sentiment de plénitude à travers le spectacle omniprésent d’une nature généreuse. Des frondaisons et leurs ombrages, des pelouses minutieusement entretenues et, en leur sein, des pierres millénaires cultivent une atmosphère propice à la méditation. Croyants ou non-croyants ne manquent pas de s’en émouvoir…

Si l’Andelle, née en Seine-Maritime, poursuit paisiblement son cours en bordure du site avant de rejoindre la Seine, un autre petit cours d’eau fait partie intégrante du décor : la Fontaine Guérard. Son nom fait allusion aux vertus thérapeutiques d’une source souveraine contre les maladies de peau, en particulier l’eczéma des tout-petits. Des malades y remplissent encore leurs bouteilles ; des analyses en ont confirmé les effets bénéfiques.

La présence d’une source au débit important (200 litres par seconde) favorise l’installation d’une communauté monastique. Le petit prieuré de femmes, fondé vers 1135 par Amaury de Meulan, évolue en 1190 vers une abbaye à part entière, sous l’égide du comte Robert de Leicester. Soutenue par Gautier de Coutances, archevêque de Rouen et grand bienfaiteur des monastères, cette fondation s’accompagne de donations géné…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

La Seine – Estuaire sauvage

Au pied du pont de Normandie s’étendent de vastes roselières. (© Stéphane William Gondoin)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Stéphane William Gondoin.

 

Située à cheval sur les départements de la Seine-Maritime, de l’Eure et du Calvados, la Réserve naturelle nationale de l’estuaire de la Seine abrite une faune et une flore variées, qui la consacrent comme l’une des zones écologiques majeures de Normandie. La présence de ce véritable jardin d’Éden peut surprendre, aux portes du Havre et de son immense complexe industrialo-portuaire.

Depuis une trentaine d’années, Le Havre a entamé une mutation profonde et se transforme petit à petit en une vraie ville à vivre. Les principaux espaces verts – parc de Rouelles, forêt de Montgeon ou Jardins suspendus – et le front de mer aux lumières changeantes, prisées des impressionnistes, garantissent de longues promenades rendues vivifiantes par le souffle du large. Sa médiathèque Oscar-Niemeyer, son théâtre (le Volcan, scène nationale depuis 1991), sa bibliothèque patrimoniale Armand-Salacrou, sa maison de l’Armateur, ou son musée d’Art moderne André-Malraux, aux collections sans cesse enrichies, lui ont conféré une aura culturelle de premier plan. Quant aux immenses docks du XIXe siècle, friches autrefois insalubres, ils abritent quantité d’activités, commerces, salles d’exposition, de con…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Le jour le plus long – Du côté des Alliés et des Allemands

Cimetière américain de Colleville-sur-Mer, au-dessus de la mythique plage d’Omaha Beach. Ici reposent de nombreux jeunes soldats morts sur la plage en contrebas… pour notre liberté… (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Stéphane William Gondoin.
 
 
Convoi de Landing Craft, Infantry (Large) – LCI(L)) traversant la Manche en direction de la Normandie. Remarquer les ballons de protection antiaérienne. (© U.S. National Archives)
Convoi de Landing Craft, Infantry (Large) – LCI(L)) traversant la Manche en direction de la Normandie. Remarquer les ballons de protection antiaérienne. (© U.S. National Archives)

« Pour les Alliés, comme pour nous, ce sera… le jour le plus long. » On prête au Generalfeldmarshall Erwin Rommel d’avoir tenu à son aide de camp, le Hauptmann Hellmuth Lang, ces propos passés à la postérité : « Croyez-moi, Lang, les premières vingt-quatre heures de l’invasion seront décisives… Le sort de l’Allemagne en dépendra… Pour les Alliés, comme pour nous, ce sera le jour le plus long. » Dans les deux camps, nombreux seront ceux à ne pas voir le soleil se coucher, au soir du 6 juin 1944.

« Notre débarquement dans la région de Cherbourg et du Havre ne nous ayant pas permis de nous implanter durablement en territoire hostile, j’ai dû prendre la décision d’ordonner la retraite des troupes engagées. […] Je suis la seule et unique personne qui puisse être blâmée ou incriminée pour cette tentative malheureuse. J’en assume seul la responsabilité » (Paroles du Jour J). Ce communiqué terrible, signé de la main d’Eisenhower, aurait pu être diffusé au soir du 6 juin 1944, garantissant à l’Europe de demeurer des années encore dans les ténèbres nazies. Il n’en fut heureusement rien : malgré les difficultés, l’opération Overlord s’avéra un succès indiscutable qui permit d’établir une tête de pont alliée sur le sol français, prélude à la libération de l’Europe Occi…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.

DOSSIER « 6 juin 1944, le Débarquement » (18 pages) :


Abonnement Patrimoine Normand
Continuer la lecture

Eisenhower contre Hitler – Le stratège et le tyran

Probable exercice de débarquement à Slapton Sands (Devon), plage à la configuration voisine de celles d’Omaha et d’Utah. L’un de ces entraînements, l’opération Tiger (du 22 au 29 avril 1944), tourna au fiasco à cause de l’attaque de vedettes rapides allemandes, ce qui coûta la vie à près d’un millier d’hommes. (© National Archives and Records Administration – Conseil régional de Normandie – Mise en couleur Rodolphe Corbin – CC BY-SA 2.0)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Stéphane William Gondoin.
 
 
Les « trois grands », Staline, Roosevelt et Churchill, à la conférence de Téhéran. Il y fut confirmé au dictateur soviétique l’ouverture d’un second front en Europe pour le printemps 1944. (© Library of Congress)
Les « trois grands », Staline, Roosevelt et Churchill, à la conférence de Téhéran. Il y fut confirmé au dictateur soviétique l’ouverture d’un second front en Europe pour le printemps 1944. (© Library of Congress)

« Un souverain peut être une cause de trouble pour l’armée de trois façons. Il entrave les opérations militaires quand il commande des manœuvres d’avance et de recul impraticables ; il trouble l’esprit des officiers quand il cherche à intervenir dans l’administration des trois armes alors qu’il en ignore tout ; il sème la défiance chez les hommes en cherchant à s’immiscer dans la distribution des responsabilités alors qu’il ne connaît rien à l’exercice du commandement. » Si le « première classe » Hitler avait lu L’Art de la guerre de Sun Tzu, le cours du Second Conflit mondial eut pu être très différent. Fort heureusement pour nous, il ignorait jusqu’à son existence…

À l’automne 1943, le président américain, Franklin Delano Roosevelt, participe à une série de rencontres internationales : conférence du Caire (du 23 au 27 novembre), avec le Premier ministre britannique, Sir Winston Churchill, et le généralissime chinois Tchang Kaï-Chek ; conférence de Téhéran (28 novembre–2 décembre), toujours avec Churchill, et cette fois-ci le dictateur soviétique Joseph Staline ; seconde conférence du Caire (4–6 décembre), avec Churchill et le président turc ?smet ?nönü. Sur le chemin du retour aux États-Unis, Roosevelt fait escale le 7 décembre 1943 à Tunis, pour y rencontrer le general Dwight David « Ike » Eisenhower. À peine assis dans la voiture de ce dernier, le Président lui déclare sans ambages : « Eh bien, Ike, vous allez commander Overlord. » Sans doute écrasé par le poids des responsabilités qui vient de se s’abattre sur ses épaules, le general répond : « Monsieur le Président, je me doute que pareille nomination a com…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.

DOSSIER « 6 juin 1944, le Débarquement » (18 pages) :


Abonnement Patrimoine Normand
Continuer la lecture

Préservation des passerelles flottantes d’Omaha

En 2004, la nouvelle installation proche de la mer est visible par tous les touristes. Elle a été inaugurée lors des commémorations du 60e anniversaire du Débarquement. (© Fabien Brissard)


Michel Levron.

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Michel Levron.

 

À l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement, il est intéressant de mettre le projecteur sur des vestiges souvent oubliés de cette grande page de notre Histoire. C’est le cas des passerelles flottantes d’Omaha. Sauvées de la ferraille, elles ont été remontées à Vierville-sur-Mer (Calvados) face à la plage. Cependant, les cinq pontons qui les composent doivent faire l’objet de coûteux travaux de préservation. Pour cela, la Fondation du patrimoine va lancer une campagne de dons. Une autre campagne de la Fondation est, par ailleurs, en cours pour restaurer l’église de cette même commune.

« Murlberry A » : un port artificiel qui n’a pas pu servir

Lors du Débarquement, les forces alliées devaient disposer d’infrastructures portuaires pour rapidement ravitailler les hommes et décharger le matériel. C’est pourquoi deux ports éphémères, composés de passerelles flottantes (whales, baleines en anglais), de plateformes de déchargement articulées et de caissons en béton ont été préfabriqués en Angleterre en 1943. L’un était pour la plage d’Omaha (« Murlberry A », pour American), l’autre pour celle d’Arro…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Table de Peutinger – Itinéraire de la Normandie gallo-romaine

Partie de la Table de Peutinger concernant la Normandie actuelle. Les cités « normandes » sont mises en évidence dans des encadrés rouges. Ce n’est qu’un infime morceau de la carte qui mesure plus de six mètres. Copie Von Scheyb datée du XVIIIe siècle. (© Österreichische Nationalbibliothek)


Yves Buffetaut

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Yves Buffetaut­.

 

La borne milliaire du Manoir (Ier siècle) anciennement placée dans la commune du Manoir, dans le Bessin, est conservée au musée Baron-Gérard de Bayeux. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
La borne milliaire du Manoir (Ier siècle) anciennement placée dans la commune du Manoir, dans le Bessin, est conservée au musée Baron-Gérard de Bayeux. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Un document exceptionnel permet de connaître géographiquement les différentes villes des provinces de l’Empire romain et les distances qui les séparent : la Table de Peutinger, ou Tabula Peutingeriana. Ce n’est pas une véritable carte, car ce qu’elle montre n­­­’est aucunement une représentation de l’Empire romain, mais plutôt celle d’un réseau, comme les réseaux des transports en commun des villes actuelles qui ne proposent pas une vision réelle des lieux. La Normandie y est parfaitement visible, avec ses grandes villes et une partie de ses voies romaines.

Cette Table de Peutinger est donc essentiellement destinée aux voyageurs, puisqu’elle indique avec une précision certaine les distances entre les villes, soit en milles romains, soit, pour une partie de la Gaule, en lieues gauloises.

 

Une carte romaine réalisée au Moyen Âge

La Table de Peutinger n’est ni romaine, ni gallo-romaine : elle est médiévale ! Pour autant, ce n’est pas un faux ni une invention, mais la copie réalisée vers 1265 par un moine de Colmar d’une carte ayant disparu depuis. Elle montre non seulement l’Empire romain, mais aussi l’Inde, et la Chine y est même mentionnée. Est-il possible de dater l’original ? C’est assez difficile, car elle comporte manifestement des données de plusieurs périodes. Même si Rome est représentée de telle façon qu’il s’agit évidemment de la capitale de l’empire, deux autres villes apparaissent comme capitales : Constantinople et Ravenne (élevées à ce rang respectivement en 330 et en 402 apr. J.-C.). Cela prouve donc que la Table de Peutinger date forcément du Ve siècle. Et pourtant, elle indique aussi des villes qui n’existaient plus à cette époque, notamment Pompéi, dé…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Sur les traces de Turchetil, sculpteur roman en Cotentin

Chapiteau présentant un décor guilloché et des entrelacs, église de Sainte-Marie-du-Mont. (© Damien Bouet)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Damien Bouet.

 

Le Cotentin détonne du paysage architectural religieux normand par la concentration d’édifices romans. Dans le Plain, au cœur du Cotentin, un groupe d’églises romanes remarquables se distingue par les similitudes de leurs décors sculptés. Elles illustrent le travail d’un seul et même atelier de sculpture, qui œuvrait principalement dans cette petite région de la Manche au début du XIIe siècle.

Un groupe d’églises du Plain-Cotentin

L’étude des églises du Cotentin, menée par Julien Deshayes en 2013, a permis de regrouper plusieurs églises du fait de leurs filiations architecturales. L’église Notre-Dame de Sainte-Marie-du-Mont – la plus ancienne de ce groupe – présente une série de chapiteaux et de modillons ornés d’entrelacs, d’animaux et de motifs végétaux qui préfigurent les décors des autres églises du groupe. Certains chapiteaux révèlent d’étranges chimères, coiffées d’un bonnet phrygien, caractéristiques des productions de cet atelier, et sans équivalent dans la région. Par ailleurs, on observe des décors représentant des cerfs, des chiens se mordant la queue, ou encore des modillons aux décors variés, à l’instar de Samson terrassant le lion, d’un homme assis sur une cruche enveloppé par un serpent, ou en…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Flers et la « Belle époque » du textile

Le château Renaissance, construit pour Nicolas III de Grosparmy, arbore de hautes tours coiffées en cloche rehaussées d’une lanterne aux pilastres de pierre blanche. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Mireille Thiesse

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Mireille Thiesse.

 

L’église néogothique Saint-Germain de Flers, construite au début du XXe siècle. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
L’église néogothique Saint-Germain de Flers, construite au début du XXe siècle. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

L’histoire de Flers est empreinte de son prestige féodal dont témoigne le château des comtes de Flers, devenu musée. Cependant, l’architecture et la mémoire de la ville sont marquées par la belle époque du textile dont la ville porte les armes, et qu’elle s’efforce de valoriser.

La seigneurie de Flers et son château

La famille d’Aunou, originaire d’Aunou-le-Faucon, près d’Argentan, possédait la terre de Groselliers, au nord-ouest du château actuel. Foulques, quatrième du nom, seigneur de Flers en 1180, épousa l’une des demoiselles de Flers, nommée Agathe. Son frère Guillaume, en s’unissant à sa sœur, hérita du domaine de Gasprée à la limite de Flers. Ils portaient armes « d’argent à la fasce de gueules accompagnée de trois aigles de même ». Non loin d’ici, les seigneurs de La Lande-Patry acquirent honneurs et puissance aux côtés de Guillaume le Conquérant et de Henri Ier Beauclerc, puis tombèrent en disgrâce en s’opposant au roi Henri II Plantagenêt. Les seigneurs de Flers érigèrent alors leur première forteresse et transmirent leurs titres à Robert II d’Harcourt vers 1340. Robert V d’Harcourt, baron de Flers et de Gasprée, portait armes « de gueules à une fasce de deux piè…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

L’incroyable aventure de Dumont d’Urville

L’incroyable aventure de Dumont d’Urville – Comment un marin normand a découvert le « Continent Blanc ». La statue de Dumont d’Urville, située dans la rue du 6 juin de Condé-sur-Noireau, a été réalisée par Robert Paul Delandre. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Hubert Groult

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Hubert Groult.

 

Carte postale de la maison natale de notre marin située rue Entre-les-murailles, rue qui reliait la place de la Motte et la rue Saint-Jacques. Rebaptisée rue Dumont-d’Urville sur décision de la municipalité après le décès du navigateur, elle est détruite lors des bombardements de la nuit du 6 juin 1944. (Coll. particulière)
Carte postale de la maison natale de notre marin située rue Entre-les-murailles, rue qui reliait la place de la Motte et la rue Saint-Jacques. Rebaptisée rue Dumont-d’Urville sur décision de la municipalité après le décès du navigateur, elle est détruite lors des bombardements de la nuit du 6 juin 1944. (Coll. particulière)

Jules Dumont d’Urville est un explorateur hors du commun, né à Condé-sur-Noireau, qui a parcouru le monde à la recherche de terres inconnues et de merveilles naturelles. Voici le récit de ses aventures extraordinaires qui l’ont mené de la Grèce à l’Antarctique, en passant par l’Océanie et le Pacifique.

Une jeunesse à Condé

Issu d’une ancienne famille normande, qui porte le nom d’un fief situé près de Caen, Jules Dumont d’Urville est né le 23 mai 1790 à Condé-sur-Noireau. Son père, Gabriel Charles François Dumont, est grand bailli, juge civil du canton de Condé, marié à Jeanne de Croisilles, née à Saint-Rémy-sur-Orne. Au début du XIXe siècle, cette ville du Bocage normand, située au confluent du Noireau et de la Druance, compte un peu moins de 4000 habitants. Sa population vit principalement de l’agriculture et de l’artisanat. C’est une cité dynamique, qui s’ouvre aux progrès de l’industrie et du commerce. Elle se développe économiquement grâce à l’essor de l’industrie textile, et des petites filatures hydrauliques s’installent sur les bords des cours d’eau. La ville se modernise durant le XIXe siècle grâce aux progrès des transports et des commu…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Le manoir de Senneville, entre gloire et intimité

La façade principale actuelle du manoir de Senneville. (© L.Launey – Office de tourisme Seine-Eure)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Virginie Michelland.

 

Au milieu de son parc arboré, le manoir de Senneville cultive l’élégance et l’harmonie. Maison de famille des Alorge hier, des Cournon aujourd’hui, il a vu les générations se succéder, et y laisser leur empreinte dans la brique, la pierre, mais aussi le stuc.

Un manoir de la fin du XVe siècle

Entre ses coteaux boisés, ses falaises crayeuses et la proximité de la Seine, dont elle investit la rive droite, la petite commune d’Amfreville-sous-les-Monts, dans le Vexin normand, possède une situation géographique avantageuse. Ces atouts expliquent sans doute l’ancienneté des traces d’occupation humaine relevées, à commencer par un exceptionnel casque gaulois, aujourd’hui conservé au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Parmi les trois châteaux que compte le village, la silhouette élégante du manoir de Senneville se profile le long de la rue principale. Ses soubassements en blocage de silex, sa cave voûtée et sa porte ouest permettent de dater le manoir primitif du XIIIe siècle.

La propriété lie avant tout son destin à celui de la famille Alorge, qui la conserve pendant trois siècles. Tout commence en 1403, lors…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Ferme Saint-Siméon à Honfleur

Que d’histoire autour de ce haut bâtiment perché au-dessus de l’estuaire. Boudin fréquenta l’auberge dès 1854 ; il y retourne en 1859 en compagnie de Courbet qui l’initie à l’audace et à la rudesse des tonalités. Cette année-là, on les retrouve tous deux aux côtés de Baudelaire qui partage leur amour des ciels et des nuages. (© Coll. Saint-Siméon)


Jean-Luc Péchinot

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Jean-Luc Péchinot.

 

« Oh ! Saint-Siméon, il y aurait une belle légende à écrire sur cette hostellerie ! Que de gens y sont passés, et des célèbres, à ma suite », s’exclamait Eugène Boudin, auquel on doit d’avoir fait de cette institution de Honfleur l’un des berceaux de l’impressionnisme. Un siècle et demi plus tard, elle reste un haut-lieu de l’art de vivre en Normandie.

Un tableau grandeur nature

Des bâtisses à colombages et toits de chaume, d’enchanteurs pommiers et une vue panoramique sur l’estuaire de la Seine : tout, ici, raconte la Normandie, dans des lumières changeantes et des ciels à grand spectacle. Un captivant tableau grandeur nature qui nous ramène au temps de la mère Toutain, au milieu du XIXe siècle, car avec l’histoire de la Ferme Saint-Siméon, on n’est pas sortis de l’auberge.

Tout commence donc en 1825, quand Pierre-Louis Toutain et sa femme, déjà fermiers à Saint-Siméon, y ouvrent une auberge, La Ferme Toutain, dans un des anciens bâtiments de style normand en pans de bois. Laquelle auberge offre aussi des chambres aux voyageurs. Dès 1835, artistes et littérateurs prendront vite goût à y côtoyer des pê…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Raoul Dufy – Le casino Marie-Christine au Havre

Raoul Dufy, Le Casino Marie-Christine au Havre, 1910, huile sur toile, 65,5 x 81,5 cm. (Le Havre, musée d’Art moderne André-Malraux © Florian Kleinefenn)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°129
Par Stéphane William Gondoin.

 

Artiste majeur de la première moitié du XXe siècle, Raoul Dufy a vu le jour au Havre en 1877 et resta sa vie durant attaché à sa ville natale, au point de déclarer un jour à sa femme : « Et surtout, il ne faudra jamais oublier Le Havre. » Il tiendra parole : le musée d’Art moderne André-Malraux (MuMa), l’un des fleurons patrimoniaux de la Porte Océane, conserve parmi ses collections un fonds de près de cent-trente œuvres.

Élève à l’école d’art du Havre dès 1892, Raoul Dufy y suit l’enseignement de Charles Lhullier († 1898) avant de partir étudier à Paris, dans l’atelier de Léon Bonnat, grâce à une bourse municipale. Il y retrouve son ami Othon Friesz (1879-1949), avec lequel il partage un petit appartement dans le quartier Montparnasse. Ses influences originelles sont diverses, Eugène Boudin et Claude Monet d’abord, Henri Matisse et Paul Cézanne ensuite, l’attirant tour à tour vers l’impressionnisme, le réalisme, le fauvisme, le « cézanno-cubisme ». Il développe ensuite un style très personnel aux formes épurées, où prédomine dans l’entre-deux-guerres un bleu lumineux ponctué d’arabesques. C’est alors qu’il connaît vraiment le succès, même si certains Havrais doutent longtemps de la qualité de son travail. Le dramaturge normand Armand Salacrou rapporte ainsi cette anecdote sur…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture