Que d’histoire autour de ce haut bâtiment perché au-dessus de l’estuaire. Boudin fréquenta l’auberge dès 1854 ; il y retourne en 1859 en compagnie de Courbet qui l’initie à l’audace et à la rudesse des tonalités. Cette année-là, on les retrouve tous deux aux côtés de Baudelaire qui partage leur amour des ciels et des nuages. (© Coll. Saint-Siméon)
« Oh ! Saint-Siméon, il y aurait une belle légende à écrire sur cette hostellerie ! Que de gens y sont passés, et des célèbres, à ma suite », s’exclamait Eugène Boudin, auquel on doit d’avoir fait de cette institution de Honfleur l’un des berceaux de l’impressionnisme. Un siècle et demi plus tard, elle reste un haut-lieu de l’art de vivre en Normandie.
Un tableau grandeur nature
Des bâtisses à colombages et toits de chaume, d’enchanteurs pommiers et une vue panoramique sur l’estuaire de la Seine : tout, ici, raconte la Normandie, dans des lumières changeantes et des ciels à grand spectacle. Un captivant tableau grandeur nature qui nous ramène au temps de la mère Toutain, au milieu du XIXe siècle, car avec l’histoire de la Ferme Saint-Siméon, on n’est pas sortis de l’auberge.
Tout commence donc en 1825, quand Pierre-Louis Toutain et sa femme, déjà fermiers à Saint-Siméon, y ouvrent une auberge, La Ferme Toutain, dans un des anciens bâtiments de style normand en pans de bois. Laquelle auberge offre aussi des chambres aux voyageurs. Dès 1835, artistes et littérateurs prendront vite goût à y côtoyer des pê…
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