Jour : 4 octobre 2025

Le château de Chambois – Une forteresse du Hiémois

Le donjon de Chambois fut édifié vers 1180 par un proche d’Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre et duc de Normandie et maître d’un vaste empire allant des Pyrénées à l’Écosse. Henri II favorisa l’essor d’une architecture militaire anglo-normande d’une grande rigueur, dont Chambois demeure l’un des modèles sur le continent. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°135
Par Damien Bouet.

 

Dominant la haute vallée de la Dives, le château de Chambois surveillait jadis l’axe reliant Falaise à Exmes, dans l’Orne. Aujourd’hui, son donjon, l’un des mieux conservés de Normandie, témoigne encore de la puissance des forteresses anglo-normandes du XIIe siècle.

Un château anglo-normand

En 924, le comté du Hiémois est conquis par Rollon. Ce dernier le partage en centenies et dixainies. La châtellenie de Chambois est alors érigée en centenie, administrée par un vicaire. En 1024, Richard II de Normandie la concède à Drogon de Vexin, comte du Vexin et de Ponthieu. Un château existait peut-être déjà à cette époque, mais aucune trace archéologique ne permet d’en dessiner les contours. Chambois est confisquée en 1113 par Henri Ier Beauclerc et elle est confiée au futur Henri II Plantagenêt. Le donjon a été construit entre 1160 et 1190 par Guillaume de Mandeville, comte d’Essex et proche du roi Henri II.

Le château intègre les principes d’architecture communes aux constructions castrales Plantagenêt. Le donjon forme un grand rectangle orienté est-ouest de 21,40 mètres par 15,40 mètres, pour une hauteur totale de 26 mètres. Ses murs, construits en petit appareil irrégulier et revêtus d’un parement en pierres de taille, ont une épaisseur à la base de trois mètres. Sa morphologie rappelle le château de Bamburgh (Angleterre), construit quelques décennies plus tôt. Comme pour les exemples – outre-Manche – d’Hedingham, de Newcastle et de Dou…

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La forêt de Conches – Nature et évasion en pays d’Ouche

Le charme enveloppant de la forêt de Conches. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°135
Par Virginie Michelland.

 

Avec son charme enveloppant, ses multiples frémissements, son silence et ses chants d’oiseaux, la forêt dévoile volontiers ses mystères aux randonneurs, aux curieux et aux rêveurs… Celle de Conches a accueilli nos flâneries estivales. Découverte aux côtés de Paul Aubry, responsable du service environnement de la communauté de communes du Pays de Conches…

La forêt au fil du temps

Au cœur du département le plus boisé de Normandie, la forêt de Conches occupe une vaste étendue. Cette « grande tâche verte dessinée par le quadrilatère de 14 km de côté, dont les sommets sont les agglomérations de Conches, La Neuve-Lyre, Rugles et Breteuil » (Pierre Aubert) concède, au gré des défrichements, une place aux cultures, aux villes et aux villages. Le pays d’Ouche présente ici un paysage qui contraste avec celui du secteur voisin de Bernay et du Lieuvin, marqué par ses herbages, ses champs, ses vergers et un bocage très clairsemé.

Délaissant les forêts privées, comme le domaine de Lierru, nous avons accompagné Paul Aubry parmi les soixante-treize hectares de forêt appartenant à la communauté de communes du Pays de Conches. Le Pré Bourbeux en constitue le cœur battant. Accessible en quelques minutes depuis la gare SNCF, il forme un poumon vert, longé par la voie ferrée. Non loin de là, l’arboretum dessine, face au splen…

 

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Jean-François Millet – Artiste haguais

Le monument à Jean-François Millet à Gréville-Hague. Louis Derbré, 1998. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°135
Par Damien Bouet.

 

À l’ombre du clocher de Gréville, dans la péninsule de la Hague, surgit la statue en bronze de Jean-François Millet, peintre prolixe de Normandie, pionnier de l’école de Barbizon. Sa vie, son œuvre, sa pensée s’enracinent dans cette Normandie profonde, marquée par les traditions paysannes multiséculaires. Les 150 ans de la mort du peintre, décédé le 20 janvier 1875, nous donnent l’occasion de revenir sur cet artiste normand, profondément ancré dans le terroir et la ruralité.

Une enfance dans la Hague

Jean-François Millet voit le jour le 4 octobre 1814, à Gruchy, petit hameau bordé par les falaises, au nord-est de Gréville-Hague. Aîné d’une fratrie de huit enfants, il est élevé dans une famille paysanne, entouré de ses frères et sœurs, son grand-oncle, Charles Millet, laboureur devenu prêtre réfractaire du diocèse d’Avranches, ainsi que sa grand-mère et marraine, Louise Jumelin, puritaine catholique qui participe fortement à son éducation.

Il grandit dans un milieu éclairé et entre à l’école à 6 ans. L’abbé Jean Lebrisseux remarque chez le garçon une intelligence singulière. Il lui enseigne le latin, la Bible, Virgile. Cette éducation religieuse profonde se retrouve dans plusieurs de ses œuvres. On reconnaît ainsi la figure de femmes apprenant à tricoter ou à lire à leur fille, figure rappelant sainte Anne éduquant la Vierge. Millet travaille ensuite aux champs avec son père tout en affinant sa for…

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Le marché de Buchy – De bois et de plume

Attesté depuis au moins 1227, le marché de Buchy se tient chaque lundi sous une longue bâtisse de bois, a priori datée du XVIIe siècle. (© Jean-Luc Péchinot)


Jean-Luc Péchinot

Extrait Patrimoine Normand n°135
Par Jean-Luc Péchinot.

 

La volaille que l’on achète vivante fait la renommée de l’un des marchés les plus pittoresques de Normandie. Celui de Buchy, au nord de Rouen, ses patrimoniales halles du XVIIe siècle méritant déjà un fier et tonitruant cocorico.

Ce lundi-là, la simple poule pondeuse était à 13 euros, la poule Gournay à 26 euros, la Padoue et l’Auracana à œuf bleu à 28, la Soie à 30, le coq Brahma à 30, la pintade à 18, le dindon à 45, la caille à 3, le pigeon à 10, la sarcelle à 25… Quatre ou cinq étals pour trouver son bonheur volailler, jusqu’à la robuste lapine Géant des Flandres et au rare canard de Duclair, ce palmipède étant à l’origine de la recette du canard au sang créée vers 1900 par Henri Denise, le chef de l’Hôtel de la Poste à Duclair, près de Rouen. Recette mondialement connue puisque devenue le durable chef-d’œu…

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Vitrailliste, un art de la patience et de la passion

Jack Bercy, à son domicile de Thury-Harcourt, présente le calque d’une future création pour une commande privée. (© Mireille Thiesse)


Mireille Thiesse

Extrait Patrimoine Normand n°135
Par Mireille Thiesse.

 

Vitrailliste, un métier qui implique un sens de la création, de la précision et de la patience. La connaissance parfaite des propriétés du verre, une bonne maîtrise de ses techniques de découpe et d’assemblage s’allient à une étude approfondie de l’histoire de l’art du vitrail. Jack Bercy, architecte DPLG et designer industriel, a aussi été formateur en BTS d’architecture intérieure. Il exerce son art de vitrailliste-céramiste en Suisse normande.

La restauration des vitraux d’église

C’est dans la sacristie de l’église de Pierrefitte-en-Cinglais, où il a restauré deux verrières datant de plus de 100 ans, que le vitrailliste Jack Bercy a souhaité présenter son travail. Les vitraux ont été réalisés de pièces de verre assemblées dans les baguettes de plomb profilées. « J’ai installé mon atelier ici entre août 2023 et octobre 2024, avec planches, tréteaux, et les portes ouvertes. Je voulais que les habitants découvrent mon travail de la dépose jusqu’à la mise en œu…

 

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