Portraits de tondeurs de brebis

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Il y a des gestuelles qui se transmettent. Celle de la tonte de moutons en fait partie. Écrit à partir de témoignages, Tant qu’il y aura des brebis fait entendre la parole d’une profession. Le spectacle est présenté vendredi 12 mai au Siroco à Saint-Romain-de-Colbosc et samedi 13 mai au Sillon à Petit-Couronne.

Arthur Amard est comédien et a été ouvrier agricole durant l’été 2015. Le temps de découvrir les moutons, le travail de la laine, la petite communauté des tondeurs lors de la fête de la tonte à Seissac dans le département de l’Aude, le travail de la laine… C’était l’occasion pour lui de croiser des personnages et d’entendre de multiples récits. Des récits trop courts. Arthur Amard a voulu en savoir davantage sur les tondeuses et tondeurs.

Avec la comédienne Maybie Vareilles, Arthur Amard a récolté de nombreux témoignages. « Il y avait 200 pages d’interview, se souvient Léa Carton de Grammont, metteuse en scène. Cette matière était d’une richesse théâtrale avec un lexique poétique, un corps à corps entre le tondeur et la brebis, une gestuelle proche de la danse ».

Une autre parole

Ensemble, les membres de la compagnie La Dernière Baleine ont écrit Tant qu’il y aura des brebis, un spectacle de théâtre et de danse, proche du documentaire. C’est une série de portraits, joués par Arthur Amard et Maybie Vareilles au Siroco et au Sillon, pour raconter une profession qui a peu évolué au fil du temps, une suite de 50 gestes qui ne cessent de se transmettre, l’état de santé économique d’une filière, le rapport à l’animal, le mode de rémunération… 

« Ce projet artistique est intéressant parce qu’il pose la question du savoir-faire, confie Léa Carton de Grammont. Après l’imprimerie, j’ai travaillé sur la tonte des moutons. Il a fallu faire théâtre à partir d’une matière, le papier puis la laine. Moi qui ai grandi en Lozère, j’ai un lien avec le pastoralisme. C’est quelque chose qui m’est familier et qui me touche ». Tant qu’il y aura des brebis porte également une parole passionnée.

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