Jour : 10 septembre 2023

Ada Wright

Ada Wright. 1891 – 1939. (© Guillaume Néel)


Extrait Patrimoine Normand N°126.
Caricature de Guillaume Néel.
Par Stéphane William Gondoin.

 

On connaît les liens particuliers unissant la Normandie à l’Angleterre, qui s’incarnent à merveille en cette femme de caractère, dont nous ne saurions dire si elle est la plus anglaise des Normandes… ou l’inverse ! La preuve ? Ses parents, tous deux sujets de Sa Gracieuse Majesté, ont tenu à immortaliser son lieu de naissance dans les prénoms qu’ils lui donnèrent : Ada Cécile Granville. Nous vous laissons le soin de deviner… À sa façon, notre Ada de Granville [mince, on a vendu la mèche] est une sorte d’Olympe de Gouges, de Rosa Parks, ou de Simone Veil. Son truc à elle, c’est l’obtention du droit de vote pour les femmes au Royaume-Uni, et elle devient l’une des égéries du mouvement des « suffragettes ». Avant la Première Guerre mondiale, elle multiplie les manifestations et participe, le 18 novembre 1910, au célèbre « vendredi noir » – désolé pour les amateurs de shopping, le Black Friday n’est pas simplement un rendez-vous consumériste – ; elle apparaît le lendemain à la une du Daily Mirror, jetée à terre et molestée par des policiers. L’année suivante, après une énième arrestation, elle entame une grève de la faim au cours de laquelle elle est nourrie de force. Avec d’autres, Ada gagnera son combat après la promulgation de deux lois, la première en 1918 (femmes de plus de 30 ans), la seconde en 1928 (toute personne de plus de 21 ans). Pour les Britanniques, vingt-six ans – et une guerre – avant les Françaises…

Pour les Britanniques, vingt-six ans – et une guerre – avant les Françaises…

 



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Nicolas-Jacques Conté

Nicolas-Jacques Conté. 1755 – 1805. (© Guillaume Néel)


Extrait Patrimoine Normand N°126.
Caricature de Guillaume Néel.
Par Stéphane William Gondoin.

 

À défaut d’avoir un compas dans l’œil, ce natif du hameau de Saint-Céneri-près-Sées a mis entre toutes les mains… des crayons à papier ! En sa jeunesse, il se lance dans la peinture et se taille une jolie réputation de portraitiste dans les milieux mondains de Paris. Son esprit curieux ne se satisfait cependant pas du seul art pictural, et il mène parallèlement une carrière scientifique. Manière de Léonard de Vinci du XVIIIe siècle, il imagine, dessine et fabrique des machines en tout genre. Il crée notamment un système hydraulique, ou fait décoller un ballon gonflable depuis le sommet de l’une des tours de la cathédrale de Sées. L’aérostation devient même l’une de ses spécialités. Il se pique également de chimie, ce qui lui vaut quelques déboires : il donne – littéralement – son corps à la science, quand une explosion ravage son laboratoire et lui coûte son œil gauche. Aïe ! Mais bien sûr, le nom de Conté est passé à la postérité pour la mise au point de ces fameux crayons que les écoliers, escortés de maman ou de papa, filent encore acheter avant chaque rentrée. En 1795, il fonde l’entreprise qui existe toujours et qui porte son nom, auquel on a ajouté « à Paris ». Bah non ! Conté, c’est « à Sées » !
 



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