10 thématiques incontournables pour explorer Caen

Abbaye-aux-Hommes de Caen, ou l’élégance du mariage entre les architectures médiévales (romane et « gothique ») et mauriste. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand­­­­)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Stéphane William Gondoin.
 
 
Chœur de l’abbatiale Saint-Étienne, à Caen. C’est là que le puissant duc-roi avait choisi de reposer. La dalle que l’on aperçoit au premier plan recouvre aujourd’hui son tombeau. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Chœur de l’abbatiale Saint-Étienne, à Caen. C’est là que le puissant duc-roi avait choisi de reposer. La dalle que l’on aperçoit au premier plan recouvre aujourd’hui son tombeau. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

« Comment ? Vous ne savez pas où est Caen? » Qui n’a jamais entendu cette réplique savoureuse de l’humoriste Raymond Devos ? Voici une dizaine de pistes pour découvrir la ville au mieux, avec en toile de fond les célébrations du millénaire et le rappel de plusieurs pans de son histoire. De quoi vous demander À Caen les vacances… ?

Malgré les destructions causées par les rudes combats pour la libération de Caen, en juin et juillet 1944, la préfecture du Calvados a conservé un patrimoine architectural conséquent, et les collections de ses musées abritent des pièces remarquables.
 

1. Aller saluer Guillaume le Conquérant

C’est donc en l’abbatiale Saint-Étienne qu’a choisi de reposer pour l’éternité le « vainqueur des Anglais ». Enfin, dans son cas, l’éternité s’avéra plutôt courte, puisqu’elle s’arrêta net… en mai 1562 ! Alors que débutent les guerres de Religion, des huguenots déchaînés se ruent sur les différents sanctuaires catholiques, fracassent les orgues, cassent les vitraux ou les statues, brûlent livres ou registres, et volent tout ce qui leur semble précieux. En outre, ils ouvrent la sépulture de Guillaume et dispersent ses ossements. Seul, dit-on, un fémur est récupéré, dans des circonstances pouvant semer le doute sur son authenticité. Cette ultime relique repose sous une dalle de marbre blanc gravée à la mémoire de l’invictissimus [« très invincible »] Guillelmus Conquestor, au pied du maître-au…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.

DOSSIER « MILLÉNAIRE DE CAEN » (16 pages) :


Abonnement Patrimoine Normand
Continuer la lecture

Caen – Du néant à la « Capitale de Basse-Normandie »

Le 20 mars dernier, Caen a lancé les célébrations de son millénaire, avec la projection d’une fresque animée monumentale sur les remparts du château. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand­­­­)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Stéphane William Gondoin.
 
 
La doyenne des Caennais, découverte en 1976 lors des fouilles entreprises dans la salle des Gardes de l’Abbaye- aux-Hommes. Son inhumation, datée au carbone 14, remonte à l’âge du bronze moyen ou final. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
La doyenne des Caennais, découverte en 1976 lors des fouilles entreprises dans la salle des Gardes de l’Abbaye- aux-Hommes. Son inhumation, datée au carbone 14, remonte à l’âge du bronze moyen ou final. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Voilà plusieurs années maintenant que nous attendons cet événement : en ce printemps et cet été 2025, une pluie de manifestations vont attirer sur Caen les yeux de toute une région ; mieux, de tout un pays. La préfecture du Calvados s’apprête en effet à célébrer en grande pompe ses mille ans… Mais les mille ans de quoi, au fait ? De sa naissance ? Certainement pas… Retour dans un passé lointain et explications.

Au XVIIe siècle, Caen est présentée comme une « ville considérable, Capitale de Basse-Normandie, située dans une belle Campagne sur la rivière d’Orne, à trois lieues de la Mer Oceane ». La cité n’est pourtant pas, loin s’en faut, l’une des plus anciennes de Normandie, ni même de l’actuel département du Calvados. Bayeux, l’antique Augustodurum, remonte probablement à l’époque augustéenne (27 av. J.-C. – 14 apr. J.-C.). La naissance de Noviomagus, Lisieux, nous emmène au moins au Ier siècle de notre ère. Signe de leur importance, ces deux agglomérations deviendront d’ailleurs des sièges d’évêchés, au temps de la christianisation de la province romaine de Lyonnaise seconde (à peu près la Normandie actuelle). N’apparaissant dans les sources écrites qu’au XIe siècle, Caen s’imposera pourtant comme le deuxième foyer urbain du duché de Normandie, derrière Rouen, puis comme la grande ville de l’ouest du royaume de France, entre Seine et Bretagne.
 

De Cadon à Caen

Dans divers actes du XIe siècle, tous rédigés en latin, Caen apparaît sous des formes multiples, en un temps où l’orthographe des noms propres n’est pas fixée : Cadon, Cadomum, Cadumus, Cathim, Cathumus, Cathomum… Vers 1155, dans le Roman de Rou du clerc jersiais Wace, rédigé cette fois en langue anglo-normande – un dialecte roman –, on lit des occurrences beaucoup plus proches ou identi…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.

DOSSIER « MILLÉNAIRE DE CAEN » (16 pages) :


Abonnement Patrimoine Normand
Continuer la lecture

Millénaire de Caen

Le 20 mars dernier, Caen a lancé les célébrations de son millénaire, avec la projection d’une fresque animée monumentale sur les remparts du château. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand­­­­)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Stéphane William Gondoin.
 
 

Le 20 mars 2025, Caen a donné le coup d’envoi d’une année de festivités exceptionnelles pour célébrer son millénaire. Pendant plusieurs mois, la ville vibrera au rythme de manifestations culturelles et historiques, rappelant à tous son rôle clé dans l’histoire normande. Mais que fête-t-on exactement ? La fondation de la cité ? L’essor impulsé par Guillaume le Conquérant ? Une chose est sûre : cet événement est une occasion rêvée de plonger dans le riche passé de Caen et d’en redécouvrir toutes les facettes. 
À travers ce dossier, nous vous proposons un voyage en deux temps. D’abord, un retour aux origines pour comprendre comment cette ville, née dans l’ombre, est devenue la « capitale de la Basse-Normandie ». Puis, un tour d’horizon de dix thématiques incontournables pour explorer Caen sous toutes ses coutures : patrimoine, culture, architecture, gastronomie… Autant de pistes pour mieux saisir l’âme de cette cité millénaire.
Prêts à (re)découvrir Caen à l’occasion de son millénaire ? Suivez le guide !

DOSSIER « MILLÉNAIRE DE CAEN » (16 pages) :


Abonnement Patrimoine Normand
Continuer la lecture

Des journaux et des femmes : la place des femmes dans la presse de la Belle Époque à la fin des années cinquante

Colloque Sorbonne Université, 28-29 novembre 2024 organisé par Amélie Auzoux (Sorbonne Université), Claire Blandin (Université Sorbonne Paris Nord) et Élisabeth Russo (Sorbonne Université) « La carrière du journalisme a beau être à la fois orageuse et encombrée, les femmes aujourd’hui s’y…
Savoir plus

Cet article Des journaux et des femmes : la place des femmes dans la presse de la Belle Époque à la fin des années cinquante est apparu en premier sur CULTURE276.

Continuer la lecture

Briga – Une ville antique enfouie en forêt d’Eu

Au cœur de la forêt d’Eu, au sommet du plateau de Beaumont et dominant la ville d’Eu, les ruines de monuments et d’habitations gallo-romains rappellent l’existence de la ville de Briga(© Alexandre Bouloumou)


Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Étienne Mantel  & Guillaume Blondel.

 

La découverte en 2007 d’une rarissime statuette de Mercure en argent de très belle facture (hauteur : 36,8 cm) souligne l’importance de cette divinité tutélaire dans la ville romaine de Briga. (© AZ photo, étienne Mantel)
La découverte en 2007 d’une rarissime statuette de Mercure en argent de très belle facture (hauteur : 36,8 cm) souligne l’importance de cette divinité tutélaire dans la ville romaine de Briga(© AZ photo, étienne Mantel)

Située sur le territoire de la ville d’Eu, l’agglomération antique de Briga refait progressivement surface. Aux confins méridionaux de la Gaule Belgique, elle s’étendait sur plus de 68 hectares, dominant l’estuaire de la Bresle durant les premiers siècles de notre ère. De son essor sous l’Empire romain à son abandon au ive siècle, elle témoigne d’un passé prestigieux. Temples, basilique, salle du conseil, place publique, thermes, théâtres… Les vestiges exhumés au fil de ces deux derniers siècles ainsi que les campagnes de prospection révèlent l’ampleur de la ville. Celle-ci assurait vraisemblablement un rôle administratif central au sein du pagus Catuslou(), subdivision de la civitas Bellovacorum. Aujourd’hui, entre préservation et mise en valeur, quel avenir pour ce site exceptionnel ?

LA RECHERCHE ARCHéOLOGIQUE DANS LE NORD DE LA SEINE-MARITIME

L’archéologie raisonnée dans le nord de la Seine-Maritime prend ses racines au tournant du XIXe siècle. En 1820-1821, Louis Estancelin entreprit de courtes explorations archéologiques après la découverte, quarante ans plus tôt, de puissantes maçonneries lors du percement d’une route au lieu-dit du Bois-l’Abbé. À la suite de ces interventions, il interprète ces vestiges comme un temple et un amphithéâtre.

L’abbé Cochet, entre autres, initiateur d’un premier répertoire archéologique de la Seine-Inférieure, interviendra à Briga en 1872 avec son collaborateur, Paul-Henri Cahingt. Ces fouilles ont surtout été axées sur le temple et « l’amphithéâtre », réinterprété comme un théâtre. Après la mort, en 1875, de celui qui est considéré comme le père de l’archéologie de Haute-Normandie, ce dynamisme s’estompera dans un contexte bouleversé politiquement et militai…

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

La Seine à vélo – Un tableau grandeur nature

La Seine en majesté. Le fleuve a composé des paysages variés de falaises abruptes, de coteaux calcaires, de vallons et de marais. Point de vue sur Les Andelys. (© David Darrault)


Jean-Luc Péchinot

Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Jean-Luc Péchinot.

 

Et au milieu coule la Seine… De Rouen à Honfleur, l’enchanteur itinéraire de La Seine à Vélo s’épanouit dans des paysages qui ont fait l’impressionnisme. Les belles journées de printemps invitent à s’y mettre en selle sur fond de chaumières, pierres précieuses et sites naturels qui relèvent du tableau.

La Seine et la selle : les deux mots, faits pour se rencontrer, méritent de s’unir à Rouen. Pas mieux que son musée des Beaux-Arts en guise de prélude à une échappée belle printanière reliant la capitale de la Normandie à l’emblématique Honfleur. On est là dans le panoramique corridor fluvial du parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande. Créé il y a un demi-siècle afin de maintenir une « coupure verte » entre les pôles urbains et industriels de Rouen et du Havre, il se distingue par son patrimoine naturel et son écosystème remarquable de forêts en milieux humides et aquatiques. Que d’harmonie à butiner sur cette centaine de kilomètres où l’expression « mettre la pédale douce » prend tout son sens, le mieux étant peut-être de rejoindre Rouen en TER pour se mettre en selle, par le chemin de ha…

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

La sauvegarde des parlers normands

Remise des diplômes d’université « Études normandes » (DUEN), en 2023. (© DircomUnicaenALC)


Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Patrice Lajoye & Stéphane Laîné.

 

Les parlers normands, reflets d’une identité régionale riche et ancienne, sont aujourd’hui menacés. Face à ce constat, plusieurs initiatives voient le jour pour préserver et valoriser cet héritage linguistique unique.

Des projets dynamiques

Les parlers de Normandie (le normand proprement dit, mais aussi le mainiot et le percheron) sont en voie de disparition et il était plus qu’urgent de tenter une politique visant à leur sauvegarde. Consciente de cela, la Région Normandie a créé ou soutenu divers programmes dont les acteurs sont les milieux culturels (en premier lieu la Fabrique de patrimoines en Normandie), universitaires (la Maison de la recherche en sciences humaines de Caen) ou associatifs (la Fédération des associations pour la langue normande – FALE), le tout étant encadré par un Comité scientifique des parlers normands.

À la FALE revient notamment l’organisation de « cafés normands », des soirées festives, contées et chantées qui se tiennent un peu partout sur le territoire normand, et qui peuvent accueillir jusqu’à des dizaines de per…

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Le domaine de Bois-Guilbert fête ses 400 ans

Le domaine de Bois-Guilbert fête ses 400 ans. (© Fondation du patrimoine)


Michel Levron.

Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Michel Levron.

 

Au sein du domaine de Bois-Guilbert, qui fête cette année ses 400 ans, le Jardin des sculptures – harmonie de l’art et de la nature – est désormais bien connu. Jean-Marc de Pas, sculpteur paysagiste propriétaire du domaine familial, Stéphanie, son épouse, et l’association qui œuvre à leurs côtés mettent en valeur ce lieu magique. Découvertes…

Créé il y a quarante ans par Jean-Marc de Pas sur ses terres d’enfance, le Jardin des sculptures est ce lieu unique où se mêlent architecture, parc paysager et œuvres d’art parfaitement intégrées dans la nature environnante. Sur sept hectares, soixante-dix de ses œuvres jalonnent une promenade à travers différents espaces, alchimie offerte au public. Ici, la nature est « modelée » : elle forme une œuvre vivante où se promener à travers des allées, des lieux intimes, de grandes étendues ou perspectives habitées par des figures de bronze, résine ou ciment. Une véritable promenade poétique.

Le jardin a reçu du ministère de la Culture le label « Jardin remarquable » et le label « Destination d’excellence ».

Un écrin de nature à préserver et à enrichir

« Quatre cents ans du domaine, quarante ans de la création du jardin : ces anniversaires sont pour nous l’occasion de présenter l’histoire du domaine, le chemin par…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

L’inestimable patrimoine religieux de la Reconstruction

Dans l’église Saint-Joseph, au Havre, les 12 768 carrés de couleur de Marguerite Huré créent une symphonie de lumière en perpétuel mouvement. (© Philippe Simon)


Philippe Simon. (DR)

Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Philippe Simon.

 

Entre 1948 et 1966, les Normands ont élevé quelque 120 églises, chapelles, temples protestants et une synagogue pour remplacer leurs lieux de culte détruits. Quoi que l’on pense de leur style, ces édifices méritent que l’on pousse leur porte et que l’on entre découvrir leurs richesses faites de simplicité et d’invention.

L’église Saint-Joseph, au Havre, et son clocher qui domine la ville du haut de ses 107 mètres ; l’église Saint-Julien, à Caen, et son plan ovale ; l’église Saint-Pierre, à Yvetot, toute ronde ; l’église de l’Assomption Notre-Dame, à Cahagnes, et son plan en trapèze… Voici quatre exemples de cette architecture sacrée de l’après-guerre. Ce sont quatre exemples qui, parmi tous ces édifices, quoi que l’on pense d’eux, possèdent toute une histoire. « Ils ne viennent pas de nulle part », insiste Jean-Jacques Ernault, architecte conseiller du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de la Manche. Les architectes qui ont dessiné ces églises, les maîtres-verriers, les sculpteurs et les peintres qui les ont décorées se sont inspirés de la foisonnante somme de réflexions et de débats sur l’art sacré qui ont animé l’Église et les artistes chrétiens dès les années 1920.
La grandiose Saint-Joseph, au Havre, est le phare de cette architecture des années 1950. Son architecte, Auguste Perret (1874-1954), l’a conçue tout en béton. Foin du plan traditionnel en croix latine, il opte pour la croix carrée des Grecs. Dans la nef, le sol descend vers l’autel. L’autel, précisément, se trouve au milieu de l’église, juste sous le vide vertigineux du clocher. Les énormes piliers et poutres de béton qui soutiennent l’ensemble sont volon…

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

La céramique traditionnelle en Cotentin

Chacune des allées permet de découvrir un savant assemblage de différentes plantes de l’hémisphère sud. (© Franck Boucourt).


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Damien Bouet.

 

L’art populaire cotentinais comprend une vaste typologie de céramiques traditionnelles. En juin prochain, le musée Quesnel-Morinière à Coutances inaugurera la nouvelle salle dédiée à la collection du docteur Stéphen Chauvet. Ce dernier a été le premier auteur à réaliser une étude scientifique de la céramique normande et à comprendre l’intérêt technique et esthétique de ces pièces.

Des céramiques qui s’inscrivent dans le temps

Jusqu’à l’adoption récente du plastique, la terre cuite a été omniprésente dans le quotidien des Occidentaux. De fait, une production céramique existait déjà dans la Manche dès la préhistoire. Dans sa Normandie Ancestrale, Stéphen Chauvet écrivait : « Ce qui caractérise la poterie normande, c’est sa rusticité, sa rudesse, son aspect sobre et sévère, sa robustesse, et son traditionalisme. » Effectivement, la céramique normande, et notamment celle du Cotentin, se distingue des poteries plus méridionales par l’absence de décors bariolés et de formes parfois fantaisistes. Elle s’inscrit dans le temps, avec des modèles qui ont peu évolué à travers les siècles.
Elle est d’abord utilitaire et souvent exempte de décors, même si parfois, quelques motifs à la molette viennent adoucir la rudesse de la terre cuite. Cela dit, les différents ba…

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture

Maurice et Louis de Broglie – Un nom, un château, un destin

Les frères Maurice et Louis de Broglie, unis par leur passion pour la science. (© DAO Patrimoine Normand)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°133
Par Virginie Michelland.

 

L’immense château familial reflète le prestige de la lignée des Broglie. (© Philippe-Maurice de Broglie)
L’immense château familial reflète le prestige de la lignée des Broglie. (© Philippe-Maurice de Broglie)

Broglie… Un nom qui résonne fièrement dans l’histoire de France et au-delà. Témoin du prestige de cette lignée et de son ancrage normand, l’immense château familial reste indissociable de la commune de Broglie, dans l’Eure. À travers le destin des ducs Maurice et Louis de Broglie, nous mesurerons le rayonnement international et l’influence locale de la lignée…

Une dynastie au service de la France

Les Broglie font partie des sept familles patriciennes qui fondent au Xe siècle la république de Chieri, dans le Piémont. Né à Turin en 1611, le fondateur de la branche française, François-Marie de Broglie, place son talent militaire au service de la France. Au fil des batailles, il gravit les échelons d’un cursus honorum qui lui vaut la promesse du maréchalat à la première vacance. Il est tué d’un coup de mousquet au siège de Valence, en 1656, avant d’obtenir cette récompense.

Dès lors, chaque génération exerce, jusqu’aux plus hautes sphères, des charges et missions qui inspirent à Léon Blum cette remarque : « Dans cette famille, le talent était héréditaire, avant que le génie n’y entra ! » Victor-Maurice, François-Marie et Victor-François, les trois maréchaux de France récompensés de leur vivant, s’illustrent sur tous les champs de bataille des guerres de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Leurs missions diplo…

 

Il vous reste 94 % de cet article à lire.



Abonnement Patrimoine Normand

Continuer la lecture