Auteur/autrice : Patrimoine normand

Des personnalités normandes… inspirantes !

Nikolaj Coster-Waldau, connu sous le nom de Jaime Lannister dans la série « Games of Thrones », jouera le rôle de Guillaume le Conquérant dans une nouvelle série. (© HBO -NICK BRIGGS D.R)

L’histoire est un champ d’inspiration sans limites pour romanciers ou scénaristes, du grand comme du petit écran, pour le meilleur et pour le pire. Nous citerons ainsi Napoléon, récemment revisité par Ridley Scott, la série Netflix The Crown ou, en des temps plus lointains, Les rois maudits, avec la version incomparable de 1972 réalisée par Claude Barma, et la version affligeante – restons polis…– signée Josée Dayan en 2005. Pour comprendre ce que nous entendons par « le meilleur et le pire », il suffira de mettre en perspective ces deux mini-séries, adaptations de la saga littéraire éponyme de Maurice Druon.

Depuis 2022, Netflix propose la série Vikings Valhalla, qui a tiré de l’ombre un personnage par trop méconnu de l’histoire anglo-normande : Emma de Normandie, deux fois reine et mère de deux rois, femme de pouvoir et véritable animal politique. D’aucuns critiqueront les nombreux raccourcis historiques, les invraisemblances du scénario et autres anachronismes de ce genre de programme, mais il convient de les considérer aussi pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des divertissements qui permettent, lorsqu’ils sont bien conçus, d’ouvrir une fenêtre sur d’autres époques et de s’y évader. Pari réussi, à notre sens, pour ces Vikings Valhalla !

Représentation de Emma de Normandie extraite de l'ouvrage Encomium Emmae reginae. (© British Library, Add MS 33241, f. 1v)

Représentation de Emma de Normandie extraite de l’ouvrage Encomium Emmae reginae(© British Library, Add MS 33241, f. 1v)

L’histoire est un champ d’inspiration sans limites pour romanciers ou scénaristes, du grand comme du petit écran, pour le meilleur et pour le pire. Nous citerons ainsi Napoléon, récemment revisité par Ridley Scott, la série Netflix The Crown ou, en des temps plus lointains, Les rois maudits, avec la version incomparable de 1972 réalisée par Claude Barma, et la version affligeante – restons polis…– signée Josée Dayan en 2005. Pour comprendre ce que nous entendons par « le meilleur et le pire », il suffira de mettre en perspective ces deux mini-séries, adaptations de la saga littéraire éponyme de Maurice Druon.
 

 

Et voici qu’un autre Normand devrait prochainement se retrouver à l’affiche de deux séries, comme l’a récemment annoncé Hervé Morin, président de notre région. Un projet serait dans les cartons sur la rive sud de la Manche, un autre sur la rive nord du Channel, produit par la BBC. Vous l’avez deviné : le héros en sera… Guillaume le Conquérant (!), alors que le millénaire de sa naissance (2027) approche à grands pas ! Pour la qualité, nous jugerons sur pièce.

 

Article publié dans Patrimoine Normand n°128 (janvier-février-mars 2024), par Stéphane William GondoinStéphane William Gondoin

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Le hêtre pleureur de Bayeux sera t-il arbre européen de l’année ?

Le hêtre pleureur du jardin botanique de Bayeux. (© Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Comme récemment annoncé, le hêtre pleureur du jardin botanique de Bayeux a été lauréat du prix du public lors du concours « L’Arbre français de l’année ». Il sera le représentant de la France dans la compétition européenne. Les votes pour cette nouvelle étape débuteront le jeudi 1er février.

À peine remis de la joie suscitée par cette reconnaissance nationale, la ville de Bayeux se mobilise à nouveau pour une élection qui pourrait consacrer le célèbre hêtre pleureur du jardin botanique au niveau européen.

Chaque année, les arbres nationaux participent à la compétition en vue de remporter le prestigieux titre de l’Arbre européen de l’année. L’année dernière, c’est l’arbre polonais qui a remporté le titre avec 45 700 votes. En 2024, la compétition réunit quinze pays.

Après la récente candidature de Rouen pour le titre de Capitale européenne de la Culture, la Normandie est dans une dynamique de rayonnement à l’échelle du continent. Verdict le 20 mars 2024 ! Espérons que le dénouement sera différent de celui de Rouen.

 

Comment voter ?
 
– Sur le site treeoftheyear.org/vote
– 
Les votes pour l’élection sont ouvert du 1er au 22 février 2024.
 
Article publié par Rodolphe Corbin. Rodolphe Corbin

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Le Havre : exposition « Itinéraires abstraits » au MuMa

Exposition « Itinéraires abstraits » au MuMa, Le Havre.


DATE
Du 28 octobre 2023 au 31 mars 2024.
LOCALISATION :
LE HAVRE (76).

 

En dialogue avec les mouvements d’avant-garde de la fin du XIXe siècle qui forment le cœur de son parcours permanent, quelques quatre-vingts œuvres rarement montrées retracent une histoire subjective, à plusieurs voix, de la non-figuration.

Depuis la disparition du sujet, cette exploration nous invite à interroger certaines des formes qu’a pu prendre l’abstraction – dilution des formes de la nature morte (André Masson, Fernand Léger, Albert Gleizes), effacement du paysage (Nicolas de Staël, Olivier Debré, Geneviève Asse), pur langage plastique et/ou géométrique (Jean Hélion, Maurice Estève, Léon Gischia), importance du geste et sens de l’informel (Zao Wou-ki, Camille Bryen, Albert Féraud, Julius Baltazar), place accordée aux matériaux (Ladislas Kijno, Théo Kerg, Marc Devade)… c’est un voyage sensible que le MuMa engage, un itinéraire à travers des univers, sensations et couleurs qui s’offrent à notre regard comme une autre explication du monde, une ouverture à le percevoir différemment.

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Musée d’art moderne André Malraux
MuMa
2 boulevard Clémenceau
76600 LE HAVRE
Tél. : 02 35 19 62 62
www.muma-lehavre.fr 

Article publié par Rodolphe CorbinRodolphe Corbin
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Une exposition dédiée au trousseau de mariage au château de Martainville

Exposition « Mon trousseau de mariage » au château de Martainville. Le trousseau comprend le linge de corps et de maison, ou encore le menu linge. (© Yohann Deslandes)


DATE
Du 14 octobre 2023 au 10 mars 2024
LOCALISATION :
MARTAINVILLE-ÉPREVILLE (76).

 

Dans l’intimité des mariées d’hier et d’avant-hier

Le Musée des Traditions et des Arts Normands, installé au château de Martainville, propose une immersion passionnante dans le quotidien des Normands du XVIe au XIXe siècle. On y pousse notamment la porte des chambres à coucher, où coffres, coffrets et armoires abritent les effets personnels des femmes.
 

Le château de Martainville. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) 

Le château de Martainville accueille une exposition dédiée au trousseau. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

L’exposition temporaire « Mon trousseau de mariage » présente justement, jusqu’au 10 mars, les 42 pièces du trousseau d’une jeune mariée du XIXe siècle, Sophie Dalet, originaire de Tournedos-Bois-Hubert dans l’Eure. Elles côtoient le trousseau de Zoé Descambos, constitué dans les années 1960.

 

Un marqueur social

Brodé dès le plus jeune âge, avec l’aide des femmes de la famille, alors même que la jeune fille rêve encore au prince charmant, le trousseau constitue par son importance et sa qualité un marqueur social et un élément identitaire fort. On ne peut s’empêcher d’en admirer la finesse, des draps au linge de corps et de maison, en passant par le menu linge (bonnets, coiffes, mouchoirs de cou) et de superbes robes de mariée.

Les mariées d’hier et d’avant-hier dialoguent avec une artiste d’aujourd’hui, Elsa Duault, dont les créations s’inspirent notamment du témoignage, précieusement recueilli, de jeunes filles de l’ancien temps, qui ont accepté, bien plus tard, d’évoquer la constitution de leur trousseau et la broderie de leur drap de mariage.

 

L'exposition « Mon trousseau de mariage » présente notamment d'élégantes robes de mariée. (© Virginie Michelland) Des jeunes femmes aux doigts de fée ont brodé chaque pièce du trousseau. (© Virginie Michelland) La qualité du travail fait de chaque pièce du trousseau une œuvre d'art. (© Yohann Deslandes)
L’exposition « Mon trousseau de mariage » présente notamment d’élégantes robes de mariée. (© Virginie Michelland) Des jeunes femmes aux doigts de fée ont brodé chaque pièce du trousseau. (© Virginie Michelland) La qualité du travail fait de chaque pièce du trousseau une œuvre d’art. (© Yohann Deslandes)

 

Un événement en partenariat avec le magazine Patrimoine Normand.
 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Exposition visible de 10h00 à 12h30 et de 14h00 à 17h00 et le week-end de 14h00 à 17h30 ;
Fermé le mardi et le dimanche matin ;
Musée des Traditions et Arts Normands
Château de Martainville
76750 MARTAINVILLE-ÉPREVILLE
Tél. : 02 35 23 44 70
www.chateaudemartainville.fr

 

Article publié par Virginie MichellandVirginie Michelland
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Cotentin et Bessin : où voir les marais blancs et les oiseaux migrateurs cet hiver ?

L’hiver au marais du Cotentin et du Bessin : une saison à ne pas manquer ! (©?Guillaume Hédouin)

Le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin propose un programme très riche pour découvrir son territoire et s’imprégner de l’ambiance si particulière en hiver.

Territoire de 146 650 hectares, situé dans les départements du Calvados et de la Manche, le Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin doit sa renommée à ses 30 000 hectares de zones humides (marais, landes et polders) et à sa fréquentation par de nombreux oiseaux migrateurs

Sa zone de marais de 25 000 hectares – la plus grande de Normandie – est formée par les vallées de cinq fleuves : l’Aure, l’Ay, la Vire, la Taute et la Douve, auxquelles s’ajoutent les marais arrière-littoraux bordant la célèbre plage d’Utah Beach.

Dans ce territoire, qui est l’une des plus grandes zones humides herbagères de France, dès les premières pluies d’automne, les niveaux des rivières montent, et l’eau envahit progressivement le fond des vallées repoussant vers les terres embocagées vaches et chevaux, qui sont alors remplacés par les oiseaux. Ce phénomène spectaculaire, lié à l’abondance des précipitations, culmine au cœur de l’hiver. On dit alors que les « marais sont blancs », une expression attestée depuis le XVIIIe siècle.

Ces paysages spectaculaires font le bonheur des promeneurs, des photographes, et surtout des amateurs d’ornithologie, lesquels peuvent y observer les oiseaux qui profitent de la quiétude des lieux : sarcelles d’hiver, canards souchets… Deux brochures pour visiter : Où voir les marais blancs ? et Où voir les oiseaux ? (voir dans l’encadré ci-dessous), sont disponibles en téléchargement sur le site internet du parc naturel régional, à la Maison du Parc et dans les offices de tourisme du Parc naturel régional.

 

 

Les oiseaux migrateurs des Marais du Cotentin et du Bessin

 

INFORMATIONS PRATIQUES :
 
 
3,village Ponts d’Ouve
Saint-Côme-du-Mont
50500 CARENTAN-LES-MARAIS
Tél. : 02 33 71 65 30
www.parc-cotentin-bessin.fr

 

Article publié dans Patrimoine Normand n°128par Rodolphe CorbinRodolphe Corbin
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L’hêtre pleureur de Bayeux élu arbre de l’année 2023

Le hêtre pleureur du jardin botanique de Bayeux. (© Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Le hêtre pleureur du jardin botanique de Bayeux a obtenu le prix du public du concours « L’Arbre de l’année » 2023. Il sera le représentant de la France dans le concours européen. Découvrons son histoire grâce à l’extrait d’un dossier sur le hêtre en Normandie, publié en 1995 dans les colonnes de Patrimoine Normand1.

LE HÊTRE « PLEUREUR » DU JARDIN BOTANIQUE DE BAYEUX. FAGUS SYLVATICA « PENDULA ».

Un peu l’écart des autres grands arbres du parc, dans une sorte de « décrochement » rompant la rectitude du tracé du jardin botanique, le hêtre pleureur est vraiment le joyau de ce très bel ensemble crée par les frères Buhler au milieu du XIXe siècle et ouvert au public le 15 août 1864.

Soutenues par une charpente métallique datant de 1938, ses branches couvrent la superficie circulaire de 1256 m2, ce qui correspond à un rayon moyen de 20 mètres.

La première question que l’on se pose toujours à propos d’un arbre – et à laquelle il est, la plupart du temps, bien difficile de répondre – est : « quel âge a-t-il ? » Si on se réfère aux dates indiquées ci-dessus, il aurait environ 150 ans… S’il a réellement été planté en même temps que les autres arbres du jardin. Mais est-ce les cas ? N’existait-il pas « avant » ? N’a-t-il pas, du fait de son originalité déjà marquée, été inclus dans le parc, ce qui expliquerait sa situation un peu « excentrée » ? Il serait, alors, beaucoup plus vieux ! Peu de documents existent à ce sujet.

On sait, d’une part, qu’il arrivait souvent aux frères Buhler de construire leurs plans de jardins autour de sujets ou constructions (bassin, fontaines…) leur paraissant intéressants. Mais cet arbre n’apparaît sur aucun des plans établis pour la municipalité par M. Delarue, et refusés par les Bâtiments de France. Nulle mention, non plus sur le plan même des frères Bulher. S’il s’était déjà singularise, pourquoi le passer sous silence ?

De sa plantation, pas d’avantage de trace. Les concepteurs avaient à l’origine, prévu plusieurs hêtres pleureurs dans le jardin, Un seul y figure, actuellement, alors que, dans l’allée, on peut admirer ceux qui, fort différents de celui du jardin, datent de sa création.

L’armature métallique pourrait être un indice. On sait que celle qui existe aujourd’hui2 date de 1938, et qu’elle vient en remplacement de la précédente, érigée en 1913. On ignore, par contre, si celle-ci est la première construite. Ce qui est certain, c’est que l’actuelle a strictement – à l’exception des arceaux rajoutés, le dernier en 1975-76 – les mêmes dimensions (hauteur en particulier) que l’ancienne. Le mystère ne semble pas près d’être éclairci…
 

Depuis 2001, l'armature métallique a été remplacée par une structure originale. Les branches ne reposent plus sur des poutres métalliques, mais sont suspendues par des sangles à un filet métallique tenu par quatre mâts, ce qui les rend libres de leurs mouvements. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) 

Depuis 2001, l’armature métallique a été remplacée par une structure originale. Les branches ne reposent plus sur des poutres métalliques, mais sont suspendues par des sangles à un filet métallique tenu par quatre mâts, ce qui les rend libres de leurs mouvements. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Autre interrogation : est-ce vraiment un hêtre « pleureur » ?

Si on le compare à un hêtre « pleureur » classique – celui de la Ferme de La Rivière à Littry, par exemple, d’âge « officiel » sensiblement équivalent, on est frappé par la différence qui existe entre leurs deux ports respectifs. Les branches de celui de Littry croissent en hauteur, puis retombent ; celles du hêtre de Bayeux s’allongent horizontalement, prenant appui sur la structure métallique sans la quelles elles traîneraient sur le sol. Le fût du premier prend de la hauteur : la « tête » visible sur celui de Bayeux. Le fût ne s’allonge pas ! Une question s’impose à notre imagination : quelle serait la silhouette actuelle de cet arbre si rien, jamais, n’avais conduit, guidé – peut-être gêné ? la croissance de ces branches ? N’aurait-il pas la forme buissonnante et tortueuse des Faux de Verzy, près de Reims ? Ses ramures n’auraient-elles pas cette allure « zigzagante, tire-bouchonnante », ne seraient-elles pas « repliées sur elles-mêmes, se soudant, se traversant, se séparant… » ? Qui peut le dire ? Aucun botaniste ne se prononce avec certitude. Et, comme le dit Régis Gallois, responsable des espaces verts de Bayeux, « c’est bien ainsi » ! Le mystère sied bien à cet arbre d’exception.

Tel qu’il nous apparaît aujourd’hui, en tous cas, les spécialistes qui l’ont soigné à l’automne 1994 affirment qu’il est unique en France, et peut-être même en Europe. Classé Monument Naturel3 le 13 décembre 1932, il est l’objet de soins attentifs de la part de la municipalité de Bayeux. Débarrassé des champignons qui le parasitaient, éclairci légèrement par les élagueurs de l’entreprise De Jonghe de Paris, protégé par une balustrade du piétinement des curieux qui asphyxiait ses racines. Le remplacement de cette structure s’impose. Consciente de l’urgence de cette opération, la Ville de Bayeux a fait établir plusieurs devis dont le coût élevé s’explique par la difficulté et le danger de l’opération ? En effet, des morceaux entiers de charpente s’effondrent spontanément : certains reste partiellement suspendus à l’arbre, « englobés », on pourrait dire « phagocytés » par des branches qu’ils devaient soutenir. Les risques de rupture sont nombreux, tant de la part de l’arbre lui-même que de celle des poutres métalliques. Déjà en 1938, la structure ancienne s’était affaissée en même temps que la nouvelle, et celle qui existe actuellement a dû être érigée « en catastrophe » !

La seule municipalité de Bayeux peut difficilement assumer en totalité un tel coût. Des demandes d’aides sont en cours. Nous espérons qu’une réponse favorable permettra le sauvetage d’un arbre dont le caractère exceptionnel fait de lui non plus seulement une curiosité municipale, ni même régionale, mais aux côtés du Chêne d’Allouville, de nos Ifs millénaires, de l’Aubépine de Saint-Mars-sur-la-Futaie, de l’Oliver de Roquebrune, etc. un membre important de notre patrimoine arboricole national !


1) Un grand normand : le hêtre, par Aline Renault, in Patrimoine Normand n°03, juin 1995.
2) L’armature métallique n’existe plus. Voir photo ci-dessus.
3) Également labellisé « arbre remarquable de France » en 2001.

 

À LIRE :
 
?- Un grand normand : le hêtre, par Aline Renault, in Patrimoine Normand n°03, juin 1995 ?.
Le jardin botanique de Bayeux, par Aline Renault, in Patrimoine Normand n°06, janvier 1996.
Bayeux : jardin botanique et monument historique !, par Olinda Longuet, in Patrimoine Normand n°68, novembre 2008.
 
Informations sur le concours « L’Arbre de l’Année » : https://www.bayeux.fr/
 
Extrait d’article publié dans Patrimoine Normand n°03 (juin 1995), par Aline Renault.

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Le hêtre pleureur de Bayeux élu arbre de l’année 2023

Le hêtre pleureur du jardin botanique de Bayeux. (© Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Le hêtre pleureur du jardin botanique de Bayeux a obtenu le prix du public du concours « L’Arbre de l’année » 2023. Il sera le représentant de la France dans le concours européen. Découvrons son histoire grâce à l’extrait d’un dossier sur le hêtre en Normandie, publié en 1995 dans les colonnes de Patrimoine Normand1.

LE HÊTRE « PLEUREUR » DU JARDIN BOTANIQUE DE BAYEUX. FAGUS SYLVATICA « PENDULA ».

Un peu l’écart des autres grands arbres du parc, dans une sorte de « décrochement » rompant la rectitude du tracé du jardin botanique, le hêtre pleureur est vraiment le joyau de ce très bel ensemble crée par les frères Buhler au milieu du XIXe siècle et ouvert au public le 15 août 1864.

Soutenues par une charpente métallique datant de 1938, ses branches couvrent la superficie circulaire de 1256 m2, ce qui correspond à un rayon moyen de 20 mètres.

La première question que l’on se pose toujours à propos d’un arbre – et à laquelle il est, la plupart du temps, bien difficile de répondre – est : « quel âge a-t-il ? » Si on se réfère aux dates indiquées ci-dessus, il aurait environ 150 ans… S’il a réellement été planté en même temps que les autres arbres du jardin. Mais est-ce les cas ? N’existait-il pas « avant » ? N’a-t-il pas, du fait de son originalité déjà marquée, été inclus dans le parc, ce qui expliquerait sa situation un peu « excentrée » ? Il serait, alors, beaucoup plus vieux ! Peu de documents existent à ce sujet.

On sait, d’une part, qu’il arrivait souvent aux frères Buhler de construire leurs plans de jardins autour de sujets ou constructions (bassin, fontaines…) leur paraissant intéressants. Mais cet arbre n’apparaît sur aucun des plans établis pour la municipalité par M. Delarue, et refusés par les Bâtiments de France. Nulle mention, non plus sur le plan même des frères Bulher. S’il s’était déjà singularise, pourquoi le passer sous silence ?

De sa plantation, pas d’avantage de trace. Les concepteurs avaient à l’origine, prévu plusieurs hêtres pleureurs dans le jardin, Un seul y figure, actuellement, alors que, dans l’allée, on peut admirer ceux qui, fort différents de celui du jardin, datent de sa création.

L’armature métallique pourrait être un indice. On sait que celle qui existe aujourd’hui2 date de 1938, et qu’elle vient en remplacement de la précédente, érigée en 1913. On ignore, par contre, si celle-ci est la première construite. Ce qui est certain, c’est que l’actuelle a strictement – à l’exception des arceaux rajoutés, le dernier en 1975-76 – les mêmes dimensions (hauteur en particulier) que l’ancienne. Le mystère ne semble pas près d’être éclairci…
 

Depuis 2001, l'armature métallique a été remplacée par une structure originale. Les branches ne reposent plus sur des poutres métalliques, mais sont suspendues par des sangles à un filet métallique tenu par quatre mâts, ce qui les rend libres de leurs mouvements. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) 

Depuis 2001, l’armature métallique a été remplacée par une structure originale. Les branches ne reposent plus sur des poutres métalliques, mais sont suspendues par des sangles à un filet métallique tenu par quatre mâts, ce qui les rend libres de leurs mouvements. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Autre interrogation : est-ce vraiment un hêtre « pleureur » ?

Si on le compare à un hêtre « pleureur » classique – celui de la Ferme de La Rivière à Littry, par exemple, d’âge « officiel » sensiblement équivalent, on est frappé par la différence qui existe entre leurs deux ports respectifs. Les branches de celui de Littry croissent en hauteur, puis retombent ; celles du hêtre de Bayeux s’allongent horizontalement, prenant appui sur la structure métallique sans laquelle elles traîneraient sur le sol. Le fût du premier prend de la hauteur : la « tête » de l’arbre se distingue aisément. Pas de « tête » visible sur celui de Bayeux, le fût ne s’allonge pas ! Une question s’impose à notre imagination : quelle serait la silhouette actuelle de cet arbre si rien, jamais, n’avais conduit, guidé peut-être gêné ? la croissance de ces branches ? N’aurait-il pas la forme buissonnante et tortueuse des Faux de Verzy (voir photo ci-dessous) ? Ses ramures n’auraient-elles pas cette allure « zigzagante, tire-bouchonnante », ne seraient-elles pas « repliées sur elles-mêmes, se soudant, se traversant, se séparant… » ? Qui peut le dire ?
 

Le hêtre tortillard (ou Fau de Verzy) de l'arboretum d'Harcourt. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand) 

Le hêtre tortillard (ou Fau de Verzy) de l’arboretum d’Harcourt(Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Hêtre pleureur, Fau de Verzy, forme intermédiaire, espèce indéterminée ? Aucun botaniste ne se prononce avec certitude. Et, comme le dit Régis Gallois, responsable des espaces verts de Bayeux, « c’est bien ainsi » ! Le mystère sied bien à cet arbre d’exception.

Tel qu’il nous apparaît aujourd’hui, en tous cas, les spécialistes qui l’ont soigné à l’automne 1994 affirment qu’il est unique en France, et peut-être même en Europe. Classé Monument Naturel3 le 13 décembre 1932, il est l’objet de soins attentifs de la part de la municipalité de Bayeux. Débarrassé des champignons qui le parasitaient, éclairci légèrement par les élagueurs de l’entreprise De Jonghe de Paris, protégé par une balustrade du piétinement des curieux qui asphyxiait ses racines. Le remplacement de cette structure s’impose. Consciente de l’urgence de cette opération, la Ville de Bayeux a fait établir plusieurs devis dont le coût élevé s’explique par la difficulté et le danger de l’opération ? En effet, des morceaux entiers de charpente s’effondrent spontanément : certains reste partiellement suspendus à l’arbre, « englobés », on pourrait dire « phagocytés » par des branches qu’ils devaient soutenir. Les risques de rupture sont nombreux, tant de la part de l’arbre lui-même que de celle des poutres métalliques. Déjà en 1938, la structure ancienne s’était affaissée en même temps que la nouvelle, et celle qui existe actuellement a dû être érigée « en catastrophe » !

La seule municipalité de Bayeux peut difficilement assumer en totalité un tel coût. Des demandes d’aides sont en cours. Nous espérons qu’une réponse favorable permettra le sauvetage d’un arbre dont le caractère exceptionnel fait de lui non plus seulement une curiosité municipale, ni même régionale, mais aux côtés du Chêne d’Allouville, de nos Ifs millénaires, de l’Aubépine de Saint-Mars-sur-la-Futaie, de l’Oliver de Roquebrune, etc. un membre important de notre patrimoine arboricole national !


1) Un grand normand : le hêtre, par Aline Renault, in Patrimoine Normand n°03, juin 1995.
2) L’armature métallique n’existe plus. Voir photo ci-dessus.
3) Également labellisé « arbre remarquable de France » en 2000.

 

À LIRE :
 
Un grand normand : le hêtre, par Aline Renault, in Patrimoine Normand n°03, juin 1995 ?.
Le jardin botanique de Bayeux, par Aline Renault, in Patrimoine Normand n°06, janvier 1996.
Bayeux : jardin botanique et monument historique !, par Olinda Longuet, in Patrimoine Normand n°68, novembre 2008.
– Le hêtre pleureur de Bayeux sera t-il arbre européen de l’année ?, par Rodolphe Corbin, publié le 30 janvier 2024.
 
Informations sur le concours « L’Arbre de l’Année » : https://www.bayeux.fr/
 
Extrait d’article publié dans Patrimoine Normand n°03 (juin 1995), par Aline Renault.

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Le château de Pirou – Des Vikings à l’abbé Lelégard

Vue zénithale du château de Pirou. La forme globale de l’enceinte rappelle l’origine anglo-normande de la forteresse romane. (© Y. Leroux)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Damien Bouet.

 

Tour est du château, bordée par les douves. L’étude des maçonneries a révélé que la tour avait probablement été érigée au XVe siècle, en même temps que la tour-porte ; cependant le parement des parties basses, en petits moellons de schiste grossièrement taillés, est caractéristique du XIIe siècle. (Photo Rodolphe Corbin © Patirmoine Normand)
Tour est du château, bordée par les douves. L’étude des maçonneries a révélé que la tour avait probablement été érigée au XVe siècle, en même temps que la tour-porte ; cependant le parement des parties basses, en petits moellons de schiste grossièrement taillés, est caractéristique du XIIe siècle. (Photo Rodolphe Corbin © Patirmoine Normand)

Situé sur la côte ouest de la Manche, non loin de la cité de Coutances, capitale du Cotentin historique, le château de Pirou s’élève dans une zone marécageuse, localisée entre le havre de Lessay et ce qui fut la mare de Pirou. Restaurés à partir de 1966 à l’initiative de l’abbé Lelégard et d’une poignée de bénévoles, les lieux restent figés hors du temps, dans un cadre boisé idyllique.

Aux origines du château de Pirou

Si les historiens locaux font volontiers remonter les origines du château de Pirou aux Vikings, rien ne permet aujourd’hui d’attester son existence à cette période. Il est vrai qu’avant les campagnes d’assèchement des marais au XIXe siècle, le havre de Lessay permettait de pénétrer dans les terres et d’accéder à la mare de Pirou, située à 300 mètres du château. Cependant, la présence d’un castrum sous le règne des Carolingiens n’aurait alors rien de surprenant. Elle correspond d’ailleurs à l’implantation habituelle des ensembles castraux en France depuis l’Antiquité tardive.

Selon une coutume normande reprise par l’abbé Lelégard, la famille des seigneurs de Pirou descendrait de Serlon, fils aîné de Tancrède de Hauteville. Les auteurs du XIXe siècle évoquent également la présence d’un Guillaume de Pirou auprès du duc Guillaume en 1066 lors de la Con…

 

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L’archéologie du Débarquement et de la bataille de Normandie

Char Sherman devant Sword Beach. (Images Explorations / Drassm, 2018)


Cyril Marcigny

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Cyril Marcigny.

 

Objets découverts lors de la fouille du camp cigarette Twenty Grand de Saint Pierre-de-Varengeville. Les « camps cigarette », qui tenaient leurs appellations des marques de cigarettes américaines de l’époque, étaient des camps intermédiaires servant d’escale aux soldats qui partaient au front ou en revenaient.( (Fouille B. Aubry, Inrap. Cliché S. Le Maho, Inrap)
Objets découverts lors de la fouille du camp cigarette Twenty Grand de Saint Pierre-de-Varengeville. Les « camps cigarette », qui tenaient leurs appellations des marques de cigarettes américaines de l’époque, étaient des camps intermédiaires servant d’escale aux soldats qui partaient au front ou en revenaient.( (Fouille B. Aubry, Inrap. Cliché S. Le Maho, Inrap)

Depuis l’émergence de l’archéologie préventive à la fin des années 1980, les côtes et le sol de la région normande n’ont cessé de livrer des vestiges de la bataille qui s’est livrée du 6 juin à la fin du mois d’août 1944 entre les forces alliées, américaines, britanniques et canadiennes, et les troupes d’occupation du IIIe Reich. Depuis 2014, ces découvertes alimentent une nouvelle thématique de recherche liée à l’histoire matérielle et anthropologique du conflit ainsi qu’aux enjeux mémoriels qui en découlent aujourd’hui, dont la candidature des plages du Débarquement à la liste pour une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

Un travail de recension

À la suite d’un premier travail de synthèse opéré en 2014, lors de l’inscription officielle par le ministère de la Culture de ces vestiges du passé récent dans la programmation nationale de la recherche archéologique, plusieurs programmes d’inventaire et d’étude sont actuellement conduits autour de sites aussi variés que les épaves maritimes, les ouvrages bétonnés du mur de l’Atlantique ou les abris souterrains des civils au cours de la bataille pour Caen. Qu’il s’agisse des ouvrages du mur de l’Atlantique et autres installations allemandes, des vestiges du débarquement allié et des combats qui s’ensuivirent, ou bien encore de ceux laissés par les populations civiles ou les prisonniers, les traces matérielles de la Seconde Guerre mondiale sont, quatre-vingts ans après, omniprésentes en Normandie. Les sites ont toutefois connu des fortunes et évolutions très diverses. Certains ont été purement et simplement détruits ou reconfigurés, tandis que d’autres, dès la fin du conflit, ont été sacralisés afin de rendre hommage au sacrifice des soldats ou, plus récemment, des civils, dans le cadre du devoir de mémoire. Devenus emblématiques du conflit, ces sites mémoriels ont fini bien souvent par occulter en totalité de nombreux vestiges moins visi…

 

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Gloire au Père Magloire !

Pionnier de la réclame, un Père Magloire qui ne vieillit pas ! (© Jean-Luc Péchinot)


Jean-Luc Péchinot

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Jean-Luc Péchinot.

 

Autour d’un moulin à pommes du XVIIe siècle, le bel espace de dégustation-vente propose des calvados allant de 2 à 50 ans d’âge, les cuvées « Mémoire » et « Héritage » en étant la quintessence. (© Jean-Luc Péchinot)
Autour d’un moulin à pommes du XVIIe siècle, le bel espace de dégustation-vente propose des calvados allant de 2 à 50 ans d’âge, les cuvées « Mémoire » et « Héritage » en étant la quintessence. (© Jean-Luc Péchinot)

C’est le calvados le plus vendu et le plus exporté. Deux fois centenaire, le Père Magloire se déguste sur toute la planète… et se raconte en son pays d’Auge à travers une enchanteresse et multisensorielle « visite immersive ».

Pont-l’Évêque ou quand la voie lactée rencontre la « voie cidrée ». Au même titre que le camembert, le livarot et… le pont-l’évêque, le cidre est en effet l’autre produit emblématique du pays d’Auge, cette langue de terre argilo-calcaire qui – sur fond de vaches et pommiers – court de Vimoutiers à Deauville : la Normandie par excellence. Celle qui, au-delà des plages du Débarquement, ravit les touristes étrangers toujours en quête d’une France so french. On ne s’étonne pas dès lors que la visite de « Calvados Experience » se décline en huit langues, dont le russe, le japonais et le chinois.

« Calvados Experience », c’est le nom de la « visite immersive » proposée à Pont-l’Évêque, route de Trouville, depuis 2018. Là où le Père Magloire rend hommage tant à la pomme qu’à la fameuse eau-de-vie qu’il aura été l’un des premiers à populariser au-delà de nos fron…

 

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Étretat – Grandeur nature

La porte d’Aval et son Aiguille, symboles de l’érosion constante que subissent les falaises. (© Stéphane William Gondoin)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Stéphane William Gondoin.
 
 
Au nord de la porte d’Amont, le roc Vaudieu et, dans le lointain, l’aiguille de Belval, vestiges d’arches aujourd’hui disparues. (© Stéphane William Gondoin)
Au nord de la porte d’Amont, le roc Vaudieu et, dans le lointain, l’aiguille de Belval, vestiges d’arches aujourd’hui disparues. (© Stéphane William Gondoin)

Au temps pratiquement révolu de la carte postale, les images des grandes arches d’Étretat ou de son Aiguille voyageaient en direction des quatre coins du globe dans les soutes d’avions de transport. De nos jours, grâce aux moyens de communication modernes, ces mêmes images se retrouvent à l’autre bout de la planète en une fraction de seconde. La révolution numérique a tout bouleversé, sauf la magie grandiose qui se dégage de ces paysages, quand la nature nous a offert ici l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre

Dans Bouvard et Pécuchet, Flaubert envoie ses héros éponymes, d’une affligeante bêtise, dans les environs « du Havre pour étudier le quartz pyromaque et l’argile de Kimmeridge ». Les deux nigauds passent par Étretat, mais se rendent finalement à Fécamp, où l’auteur nous dresse un tableau pouvant s’appliquer à l’ensemble de la Côte d’Albâtre : « La falaise, perpendiculaire, toute blanche et rayée de noir, çà et là, par des lignes de silex, s’en allait vers l’horizon tel que la courbe d’un rempart ayant cinq lieues d’étendues. Un vent d’est, âpre et froid soufflait. Le ciel était gris, la mer verdâtre et comme enflée. Du sommet des roches, des oiseaux s’envolaient, tournoyaient, rentraient vite dans leurs trous. » En quelques phrases, notre génie normand à résumé toute la substance naturelle d’un site sublime comme celui d’Étretat : le calcaire, le silex, les couleurs du ciel et de la mer et une avifaune remarquable.
 

Un peu de géologie

Ces falaises si altières, qui impressionnent par leur à-pic vertigineux, sont nées au fond des mers au cours du Crétacé supérieur, c’est-à-dire entre 100 et 66 millions d’années, au temps où les derniers dinosaures galopaient à la surface de notre globe ou nageaient sous les océans. Selon le Dictionnaire de géologie (A. Foucault, J.-F. Raoult, F. Cecca, B. Platevoet, éditions Dunod, 2014), la craie, roche sédimentaire et marine, s’est constituée par accu…

 

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Les trésors bâtis d’Étretat

Au coucher du soleil, la magie d’Étretat est à son apogée. Au premier plan la chapelle Notre-Dame-de-la-Garde. (© Stéphane William Gondoin)


Marion Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Marion Gondoin.
 
 
L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, doyenne des monuments d’Étretat. (© Stéphane William Gondoin)
L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, doyenne des monuments d’Étretat. (© Stéphane William Gondoin)

Le petit village de pêcheurs, d’abord fréquenté par les artistes, est donc devenu en deux siècles l’un des lieux normands les plus connus et les plus visités. Si, comme Maupassant l’affirme dans Une vie, on y vient d’abord pour admirer « ces grandes arches de la falaise qu’on nomme les portes d’Étretat », la commune abrite aussi quantité d’éléments patrimoniaux qui méritent une attention toute particulière.

Droit d’aînesse oblige, intéressons-nous d’abord à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption. Sa valeur architecturale est telle que Prosper Mérimée la fit inscrire dès 1840 sur la Liste des monuments pour lesquels des secours ont été demandés, embryon du classement au titre des monuments historiques. C’est dire…
 

Une paroisse et son cimetière

La Normandie connaît une vague de construction d’édifices religieux à partir du milieu du XIe siècle, et c’est peut-être dès cette époque qu’apparaît l’église d’Étretat. À l’origine placée sous le vocable de Saint-Sauveur, elle est construite selon un plan en croix latine, aux bras du transept peu saillants. Le portail occidental est coiffé d’un arc en plein cintre, aux voussures décorées avec une remarquable sobriété, comme presque toujours en Normandie : frettes crénelées, chevrons… Le tympan est occupé par un bas-relief très mutilé, difficile à dater, représen…

 

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Inspiration et loisirs à Étretat – Les falaises, le soleil et la mer

Claude Monet, Étretat, la Porte d’Aval, 1885. (© Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Stéphane William Gondoin.
 
 
Le peintre Eugène Le Poittevin, « inventeur d’Étretat » selon Alphonse Karr, photographié par Nadar. (© Université de Yale – https://artgallery.yale.edu – Domaine public)
Le peintre Eugène Le Poittevin, « inventeur d’Étretat » selon Alphonse Karr, photographié par Nadar. (© Université de Yale – https://artgallery.yale.edu – Domaine public)

Au début des années 1820, les premiers artistes arrivent et séjournent à Étretat. La primeur de la « découverte » du site revient à deux peintres de renom, Eugène Isabey et Eugène Le Poittevin. Un troisième personnage, l’écrivain et journaliste Alphonse Karr, assurera sa popularité et sa célébrité, au point d’affirmer en 1884 : « J’ai tant bavardé sur Étretat que je l’ai mis à la mode, et qu’aujourd’hui c’est une succursale d’Asnières. »

Nous sommes encore bien loin de cette « succursale d’Asnières » quand, vers 1823, un tout jeune homme arrive à Étretat. Âgé d’environ vingt ans, il entame une carrière de peintre et loge quelque temps chez monsieur Gentil, un capitaine des garde-côtes, vivant au rythme de la famille : « Un gentil garçon, ma foi, et l’air fort distingué. Il travaillait là-haut, dans la chambre au-dessus de la cuisine ; et nous n’étions pas peu étonnés de le voir s’enfermer des jours entiers, avec des maquereaux, des morues, des harengs, qu’il imitait à la perfection. […] Le jeune homme pleura en nous disant adieu. »
 

Au rendez-vous des artistes

Une décennie plus tard, Isabey retourne sur les côtes de la Manche, escorté cette fois de l’un de ses amis. Gustave Nicole raconte : « Un autre peintre de marine l’accompagnait. C’était M. Eugène Lepoitevin [sic], que de longs souvenirs attachent à Étretat et que son inépuisable bienveillance a rendu cher aux marins. » Le Poittevin aime tellement le lieu qu’il y « a fixé son séjour d’été. Il a fait bâtir un atelier sous la falaise d’aval, et de son balcon, il peut, à toute heure du jour, contempler cette mer immense, ce ciel aux changeants reflets, et ces splendides falaises qu’il aime tant et que son pinceau fin et ori…

 

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Il était une fois Étretat

Étretat, joyau de la Côte d’Albâtre. (© Adobe Stock/Thieury)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Stéphane William Gondoin.
 
 
Emplacement de l’oppidum présumé des Calètes, sur la plateforme délimitée par la mer et le Petit Val. Elle s’étire derrière la flèche du monument à Nungesser et Coli et la chapelle Notre-Dame-de-la-Garde. (© Stéphane William Gondoin)
Emplacement de l’oppidum présumé des Calètes, sur la plateforme délimitée par la mer et le Petit Val. Elle s’étire derrière la flèche du monument à Nungesser et Coli et la chapelle Notre-Dame-de-la-Garde. (© Stéphane William Gondoin)

Au même titre que Honfleur, Barfleur, Cabourg, Deauville ou Le Mont-Saint-Michel, Étretat est l’une des communes emblématiques de Normandie. Célèbres dans le monde entier, ses grandes arches calcaires, porte d’Aval ou Manneporte, son Aiguille, que le romancier Maurice Leblanc imagina creuse, ont acquis une renommée planétaire. Mais Étretat, c’est aussi un bourg attachant, niché au fond d’une valleuse, dont les origines remontent à la nuit des temps.

Le pays de Caux, pagus Caletus en latin, tire son nom des Calètes, le peuple celte qui occupait ce vaste plateau calcaire avant l’invasion romaine de la Gaule, entre 58 et 51 av. J.-C. César les cite parmi les membres de la coalition des peuples belges, qu’il affronte en 57 à la bataille de l’Aisne, puis comme des participants actifs à la grande insurrection de 52, qui s’achève tragiquement par le siège d’Alésia.

Ces Calètes possédaient plusieurs oppida (singulier oppidum), à la fois grands villages, centres de commerce et places fortes. Certains d’entre eux ont été localisés à Fécamp (Canada), à Caudebec-en-Caux (Calidu), à Sandouville (lieu-dit Camp-Romain), ou encore à Bracquemont (Camp de César, au-dessus de Dieppe). Il en existait peut-être aussi un au nord d’Étretat, à cheval sur la commune de Bénouville. Cet éperon barré de soixante-quatre hectares, défendu à l’est par un rempart d’environ 300 mètres, n’a toutefois jamais fait l’objet d’investigations archéologiques. En l’absence de données scientifiques, il est donc impossible de dater précisément le site, qui pourrait fort bien remonter à l’âge du bronze, voire au Néo…

 

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Abbaye de Grestain – Sépulcre d’une mère de roi

Abbaye de Grestain. Le bâtiment principal. Il s’agissait de l’ancien réfectoire des moines, qui fut augmenté au XVIIIe siècle du logis du chapelain. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Stéphane William Gondoin

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Stéphane William Gondoin.

 

Un chemin de terre emmène vers ce magnifique trou de verdure où s’élevait autrefois l’une des grandes abbayes normandes. (© Francois Louchet)
Un chemin de terre emmène vers ce magnifique trou de verdure où s’élevait autrefois l’une des grandes abbayes normandes. (© Francois Louchet)

Dans un virage serré de la D312, reliant les communes de Conteville et de Fiquefleur, un chemin de terre descend en direction du canal de Retour, un ancien bras de la Seine. Il emmène vers un trou de verdure niché au pied d’un coteau boisé, rebord septentrional du plateau du Lieuvin. Là, il y a près de mille ans, des moines s’installèrent autour d’une source aux eaux cristallines.

En 911, à la fondation du duché de Normandie, il n’existe plus un seul établissement monastique en activité. Tout au long du Xe siècle, et durant les années 1000-1040, les premiers ducs s’emploient à restaurer une partie de ce que leurs ancêtres scandinaves avaient ravagé. Ainsi naissent ou renaissent les communautés de Saint-Ouen de Rouen, Jumièges, Saint-Wandrille, mont Saint-Michel, Fécamp, Cerisy ou encore Montivilliers. À partir des années 1040, la haute noblesse prend massivement le relais des ducs, et les abbayes se multiplient. S’ouvre ainsi un véritable âge d’or pour le monachisme normand. Fondé en 1050 par un nommé Herluin de Conteville, le monastère bénédictin de Grestain participe à cet essor.

 

De bonnes fées autour d’un berceau

Automne 1082. Guillaume le Conquérant tient sa cour en l’un de ses palais normands avant de regagner l’Angleterre. Il tient à confirmer en personne, par un acte officiel, les donations consenties trente-deux ans plus tôt par Herluin, lors de la fon…

 

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Le chantier Bernard – Un conservatoire de la charpenterie navale traditionnelle

Le chantier naval Bernard à Saint-Vaast-la-Hougue. Réputé pour l’excellence de ses restaurations de vieux gréements, c’est également un acteur important dans le domaine de la pêche. (© Chantier naval Bernard)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Damien Bouet.

 

Le chantier Bernard, situé sur le port de Saint-Vaast-la-Hougue, à proximité de la grande jetée et de la chapelle des Marins, est aujourd’hui un acteur incontournable dans le domaine de la pêche et de la restauration des vieux gréements.

Aux origines du chantier Bernard

Après avoir fait ses armes en Côte d’Ivoire, Gérard Bernard fonde le chantier naval Bernard à Saint-Vaast-la-Hougue en 1972, en rachetant les chantiers Fouaces et Guérand. Très rapidement, il cherche à faire évoluer les plans des navires, pour correspondre au mieux aux besoins des pêcheurs et aux nouvelles technologies. Du fait de son expérience en Afrique, il introduit l’iroko, un bois peu onéreux aux caractéristiques techniques comparables au chêne, qui lui permet d’être plus compé…

 

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Vieux gréements du Nord-Cotentin

Une vaquelotte sort du port de Barfleur. (© Martin Leveneur)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Damien Bouet.

 

Bateaux en régate à Barfleur. (Coll. François Pochon)
Bateaux en régate à Barfleur. (Coll. François Pochon)

La Normandie, et tout particulièrement le département de la Manche, a conservé un grand nombre de vieux gréements : ils font aujourd’hui le plaisir des touristes et photographes qui les découvrent à quai dans les ports de la région, et aussi des amoureux de la charpenterie navale et de la voile traditionnelle, pour qui ces navires sont de réels joyaux. Au-delà de l’aspect purement esthétique, ces embarcations reflètent les grandes heures de la navigation à voile et des bateaux de travail en bois. Actuellement, de nombreuses associations s’attellent à restaurer ces navires et à les faire naviguer.

Du fait de son littoral particulier et des besoins de la pêche, une typologie spécifique de bateaux s’est développée dans le Cotentin. Christian Letourneur, pêcheur de la Hague, expliquait d’ailleurs : « C’est de cette côte que tout un vocabulaire maritime est né, martelé à coup d’herminette et de maillet à calfater. »

 

Typologie des vieux gréements du Cotentin

Si, jusqu’à la fin du XIXe siècle, la pêche au hareng reste l’une des principales activités des pêcheurs du Nord-Cotentin, la raréfaction de ce poisson au début du XXe siècle modifiera les techniques de pêche et les bateaux. En effet, si des variations locales existent en fonction des chantiers, ce sont bien les besoins de la pê…

 

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La (re)plantation de haies bocagères

Depuis 2018, au sein du PNR et Géoparc Normandie-Maine, 70 km de haies ont été replantées sur 192 chantiers. Des jeunes plants de végétaux locaux sont en cours de plantation. (© Fondation du Patrimoine)


Michel Levron

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Michel Levron.

 

Agriculture intensive oblige : des années 1950 aux années 1990, le remembrement des terres agricoles a eu notamment pour effet la disparition massive de haies bocagères. Cependant, le changement climatique et toutes ses conséquences ont fait prendre conscience de l’importance de ces haies pour les écosystèmes. D’où un mouvement pour leur (re)plantation sur le territoire. Ainsi, le Parc Naturel Régional (PNR) et Géoparc Normandie-Maine a lancé en 2018 un vaste programme soutenu par la Fondation du patrimoine.

Les limites du remembrement

Jusque dans les années 1950, le paysage agricole était bien différent de celui d’aujourd’hui. Dans la France de l’ouest, les parcelles cultivées ou occupées par du bétail étaient bien plus petites, séparées par des haies et des bosquets.

Mais, de la fin des années 1950 aux années 1990, ce fut le remembrement. Pour gagner en productivité et faciliter le passage des machines agricoles, les haies ont été arrachées, les arbres coupés, les bosquets, les murets en pierre sèche supprimés… Résultat : de vastes zones en monoculture avec des champs cultivés, sans plus aucun habitat naturel pour la faune et la flore. Si les agriculteurs y ont gagné, ce n’est pas le cas pour la biodiversité. En effet, les haies sont autant de corridors éco….
 

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L’Aigle – Entre terre et ciel

La ville de L’Aigle est la capitale du pays d’Ouche ornais. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Virginie Michelland.

 

La silhouette de la tour de l’église Saint-Martin s’élance vers le ciel, à côté de la tour de l’Horloge. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
La silhouette de la tour de l’église Saint-Martin s’élance vers le ciel, à côté de la tour de l’Horloge. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Petite capitale du pays d’Ouche ornais, la ville de L’Aigle puise en partie son identité dans les entrailles de ce sol généreux qui a fourni du travail à ses artisans. Comme le rapace dont elle porte le nom, elle n’en tutoie pas moins les cieux, qui ont même pu lui tomber sur la tête…

La légende aux sources de l’histoire

Tout commence par l’arrivée au Xe siècle des reliques de saint Porcien. Ce moine auvergnat du vie siècle est un esclave affranchi et martyrisé, à l’origine de plusieurs miracles… Des pèlerins se seraient emparés furtivement de fragments de ses ossements. Après avoir franchi la Risle, ils auraient été poussés par une force supérieure à s’arrêter à L’Aigle et à y déposer leur pieux larcin. La présence des reliques et l’élan bâtisseur de la période ducale débouchent sur la construction, au XIe siècle, d’une église romane primitive, qui remplace d’ailleurs une église encore plus ancienne. Le culte de saint Porcien perdure après la dispersion de ses ossements à la Révolution.

Demeurons encore un peu dans le registre de la légende pour évoquer un hypothétique nid d’aigle, découvert au sommet d’un arbre. Le rapace donne son nom à la ville et à ses habitants, les Aiglons… d’ailleurs globalement hostiles à Napoléon. De passage dans la ville, L’Aigle aurait expédié cavalièrement les festivités prévues en son ho…

 

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Marché de Dieppe – À bon port

Avec près de 600 km de côtes, la Normandie est la première région française en matière de pêche à la coquille Saint-Jacques, et le port de Dieppe détient le record avec plus de 3500 tonnes vendues à la criée annuellement. (© Giada Connestari – Dieppe-Normandie Tourisme)


Jean-Luc Péchinot

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Jean-Luc Péchinot.

 

’or blanc, c’est le nom qu’on lui donne parfois. Une noix de Saint-Jacques qui s’habille là en Label Rouge et dont le corail allume une assiette de son orange solaire. (Photo Laurent Corbin © Patrimoine Normand)
L’or blanc, c’est le nom qu’on lui donne parfois. Une noix de Saint-Jacques qui s’habille là en Label Rouge et dont le corail allume une assiette de son orange solaire. (Photo Laurent Corbin © Patrimoine Normand)

La Saint-Jacques en est la reine. Premier port coquillier de France, Dieppe tient du phare absolu pour l’amateur de poissons, coquillages et crustacés.

Poisson dieppois, poisson de choix » : si, sur la forme, le slogan ramène à la réclame des années soixante, sur le fond il n’a rien perdu de sa vérité. Où mieux qu’ici pourrait-on trouver plus belle marée ? De dorade grise en grondin rouge et lieu jaune, de turbot en cabillaud et maquereau, en voguant de merlan en bar, lotte, sole, saint-pierre et autres homard, tourteau et bulot, la Manche offre là le meilleur d’elle-même. Une mer nourricière que sollicite une flotte de quatre-vingts chalutiers, fileurs et coquillards, la coquille Saint-Jacques étant en effet le produit phare de la pêche dieppoise, avec plus de 3500 tonnes débarquées chaque saison, qui donnaient lieu, autrefois, à des enchères données à la voix dans la halle à la marée. Cette criée est aujourd’hui informatisée et réservée aux mareyeurs et restaurateurs de Dieppe, du lundi au ven…

 

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Gérard Ferruel, sculpteur à la tronçonneuse

Le sculpteur Gérard Ferruel. La tronçonneuse caresse le bois pour restituer les moindres détails du sujet de la sculpture. (© Virginie Michelland)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Virginie Michelland.

 

Une tête d’Indien au milieu d’un verger bruissant des allées et venues des curieux participant à une fête de la Pomme : cette vision insolite a suffi à attirer notre attention sur Gérard Ferruel, sculpteur sur bois à la tronçonneuse, installé à Suré, dans son Orne natale. Une rencontre sympathique que nous avons souhaité partager…

Gérard, l’émondeur

Gérard est un homme des bois au sens noble du terme. Respirant ce milieu par tous les pores de sa peau, il y trouve la matière première pour ses créations (principalement réalisées à partir de séquoias, de thuyas ou de tilleuls) et de nombreux modèles, de l’écureuil sautillant au lapin agile, en passant par le hibou et le cerf majestueux.

« Doué pour le dessin (j’ai remporté à 9 ans le Prix des écoles dans cette discipline), je n’ai pas pu m’y consacrer. Pour mes parents agriculteurs, le métier d’artiste n’était pas un véritable métier. La ferme était en outre trop modeste pour que j’envisage de la reprendre. Je me suis donc tourné vers l’émondage ; un métier appris dès l’âge de 15 ans auprès des an…

 

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L’aître de Brisgaret à Montivilliers

Dans la campagne de Montivilliers se dresse encore l’aître de Brisgaret. (© Érik Follain)


Erik Follain

Extrait Patrimoine Normand n°128
Par Érik Follain.

 

Art macabre sur l’un des piliers de la galerie. Représentation allégorique de la mort. (© Érik Follain)
Art macabre sur l’un des piliers de la galerie. Représentation allégorique de la mort. (© Érik Follain)

L’aître médiéval est une cour liée à une église et entourée de galeries servant de charnier et d’ossuaire. Très peu d’entre eux ont traversé le temps, le plus célèbre étant celui de Saint-Maclou à Rouen. Découvrons maintenant celui, beaucoup moins connu, de Brisgaret, à Montivilliers.

Dérivé du latin atrium, cour intérieure des demeures antiques, l’aître est la cour rectangulaire associée à une église, à destination de cimetière et bordée de galeries couvertes, de chapelles funéraires et d’ossuaires. C’est donc un lieu qui associe sépultures et charniers unis par la même volonté de se rapprocher du lieu consacré que représente le sanctuaire chrétien quel qu’il soit (le plus fréquemment une église). L’aître est installé aussi bien en campagne qu’en ville. Contrairement aux caveaux et autres plates-tombes des plus riches ou des plus importants que l’on rencontre dans les lieux de culte, c’est l’anonymat qui règne dans les aîtres. En effet, les signes distinctifs des sépultures, tels que les croix, les pierres tombales ou encore les stèles n’apparaissent pas avant le courant du XVIe siècle, et se généralisent au XVIIIe siècle. Dans l’aître, c’est un incessant ballet d’inhumations qui s’entassent dans le sol et finissent dans les ossuaires environnants quand manque la place. En surface, les tombes restent invisibles, c’est pourquoi des marchés pouvaient s’y tenir. À l’époque moderne, par souci d’hygiène et par manque de place, les aîtres sont finalement condamnés et ferment. Les tombes seront parfois exhumées et transférées dans les cimetières périphériques deve…

 

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