Jour : 20 décembre 2024

Éducation sexuelle : « L’académie cède aux pressions de l’extrême droite », polémique après le retrait de contenus éducatifs en ligne

Mardi 17 décembre 2024, le syndicat SNES-FSU Normandie a déploré le retrait de contenus pédagogiques en ligne sur l’éducation à la sexualité. Selon lui, le rectorat aurait « cédé aux pressions réactionnaires d’une association « d’extrême droite ». Détails…

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L’homme, acteur des marais du Cotentin et du Bessin

La maison éclusière des Ormes à l’entrée du canal Vire-Taute, lors des crues hivernales à Montmartin-en-Graignes. Le canal, creusé au XIXe siècle, permettra d’acheminer les marchandises entre Saint-Lô et Carentan, mais aussi de drainer les eaux des marais de la Taute. (© Patrice Lecarpentier, PnrMCB)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°132
Par Damien Bouet.
 
 
Nicolas Onfroy et son cheptel de limousines exploitent le Domaine d’Utah Beach à Sainte-Marie-du-Mont, une ferme du XVIIe siècle. Le Domaine abrite aussi un hôtel 4 étoiles, des gîtes et le restaurant Chez Arsène. (© www.domaine-utah-beach.com
Nicolas Onfroy et son cheptel de limousines exploitent le Domaine d’Utah Beach à Sainte-Marie-du-Mont, une ferme du XVIIe siècle. Le Domaine abrite aussi un hôtel 4 étoiles, des gîtes et le restaurant Chez Arsène(© www.domaine-utah-beach.com

Le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, espace idyllique pour la faune et la flore, est le fruit du travail de la nature, certes, mais aussi de l’homme, qui a façonné son paysage pour pouvoir y vivre et l’exploiter.

L’assèchement et poldérisation

Dès le Moyen Âge, l’homme cherche à gagner des terres exploitables sur la mer et les marécages. L’essor agricole que le territoire a connu est intimement lié au travail de domestication des flots, opéré depuis de nombreux siècles. Au XVIIIIe et au XIXe siècle, les gouvernements successifs sont confrontés à la nécessité d’augmenter la production agricole et accélèrent l’assèchement des marais. Un vaste réseau de fossés est creusé pour drainer les eaux vers la mer.

Entre le XVIIIe et le XIXe siècle, cinq portes à flots ont été installées à l’exutoire des fleuves. Premier rempart contre l’intrusion de l’eau, elles empêchent les remontées marines dans les terres. Jusqu’alors, l’effet des marées est perceptible de Trévières, dans le Bessin, à Saint- Sauveur-le-Vicomte dans le Cotentin. Actionnées par la force de l’eau, elles s’ouvrent à marée basse par la pression du fleuve et se ferment à marée haute sous l’action des flots marins. À partir de 1856, ces aménagements sont complétés par la poldérisation de la baie des Veys et la canalisation des fleuves débouchant sur la baie. Près de 2000 hectares sont ainsi ga…

 

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Les marais du Cotentin et du Bessin – Un espace naturel

Les marais du Cotentin et du Bessin, situés entre deux mers, regroupent une variété de paysages insoupçonnée. (© Patrice Lecarpentier, PnrMCB)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°132
Par Damien Bouet.
 
 

Les marais, construits et entretenus par l’homme, sont des lieux formidables pour la faune et la flore. L’une des missions du parc est de préserver la biodiversité du territoire et de conserver ses paysages.

Un territoire naturel d’exception

À chaque paysage son biotope, associé à sa faune et à sa flore. Les marais du Cotentin et du Bessin ont la chance de regrouper marais, bocage, landes et tourbières, ainsi qu’un grand espace littoral à l’est et l’ouest. Barbey d’Aurevilly écrivait dans Ce qui ne meurt pas (1884) : « N’avez-vous, vous qui lisez ces pages, jamais voyagé à travers ces marais du Cotentin qu’on a essayé de décrire et qui sont assez vastes pour que seulement les traverser puisse vous paraître un voyage ? »

La région comprend quatre sites du réseau Natura 2000 animés par le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin : les marais du Cotentin et du Bessin et la baie des Veys, les basses vallées du Cotentin, le havre de Saint-Germain-sur-Ay et les landes de Lessay, ainsi que les coteaux calcaires et les anciennes carrières de La Meauffe, Cavigny et Airel. Elle présente un fort intérêt patrimonial, reconnu à l’échelle européenne. Ces sites abri…

 

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Le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin

En automne et en hiver, les précipitations font sortir les rivières de leur lit : c’est la blanchie des marais. (© Thierry Houyel­­­­)


Damien Bouet

Extrait Patrimoine Normand n°132
Par Damien Bouet.
 
 
Carte du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et de son réseau hydrographique. (© DAO Damien Bouet)
Carte du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et de son réseau hydrographique. (© DAO Damien Bouet)

Aujourd’hui blanchis par les précipitations hivernales, les marais du Cotentin et du Bessin forment un vaste territoire aux paysages variés, mêlant zones humides et bocages verdoyants, forêts épaisses et dunes côtières.

Longtemps dépréciés par l’imaginaire collectif et les auteurs romantiques du XIXe siècle, les marais attirent aujourd’hui les amoureux de la faune et la flore de tous horizons. L’esthétisme singulier des marais est rythmé par les saisons. Partons donc à la découverte des trésors naturels et patrimoniaux de ce pays unique de Normandie.
 

Une mosaïque de paysages, entre terre et mer

Les marais du Cotentin et du Bessin, longtemps appelés « marais de Carentan », couvrent un immense espace au sud du Cotentin et au nord du Bessin, majoritairement irrigué par l’Aure, la Vire, la Taute, la Douve et l’Ay. L’imaginaire retient surtout le côté marécageux de ce territoire qui, bordé à l’ouest et à l’est par deux grandes façades maritimes, mêle pourtant une très grande variété de pay…

 

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Le haras national du Pin – Le cheval en son royaume

Le haras du Pin s’inscrit dans un cadre préservé d’herbages et de forêts. (© David Commenchal)


Virginie Michelland

Extrait Patrimoine Normand n°132
Par Virginie Michelland.

 

Le Versailles du cheval se dévoile derrière une majestueuse grille en fer forgé. (© David Commenchal)
Le Versailles du cheval se dévoile derrière une majestueuse grille en fer forgé. (© David Commenchal)

Dans son décor d’herbages et de forêts, le haras national du Pin offre au cheval un écrin à la mesure de sa noblesse et de son prestige. Une équipe passionnée y cultive, d’hier à aujourd’hui, un savoir-faire d’excellence

Le projet du Roi-Soleil

Qualifié par l’écrivain normand Jean de La Varende, grand amateur de chevaux, de « Versailles du cheval », le haras du Pin cultive des liens historiques étroits avec Louis XIV. Sa fondation résulte de la nécessité d’augmenter les effectifs de chevaux pour répondre aux impératifs militaires. Les guerres, qui rythment le règne du grand roi, sont en effet coûteuses en chevaux que l’on fait venir à grand frais de divers pays d’Europe. L’élevage d’étalons destinés à la reproduction apparaît comme une solution viable pour s’affranchir de ce mode de fonctionnement. Le cheval étant, par ailleurs, indispensable au quotidien du roi et de sa cour, il faut pouvoir remplir les Grande et Petite Écuries de Versailles de pensionnaires de qualité.

Colbert promulgue donc, en 1665, un décret fondant les haras royaux. Le premier est construit à Saint-Léger-en-Yvelines. C’est un échec, en raison notamment des mauvaises conditions sanitaires auxquelles sont soumises les juments poulinières… Chargé de poursuivre la prospection, François-Gédéon de Garsault, capitaine du haras royal, jette son dévolu sur la fertile vallée du Merlerault, plus particulièrement sur le buisson d’Hiesmes (Exmes) où l’herbe est (et reste) abondante et de qualité. Riche en fer, la rivière y développe chez les chevaux un squelette solide et élancé, et une nervosité de bon aloi. Enfin, la proximité avec Versailles favorise les allées et venues des chevaux et de leurs palefreniers. Une trentaine de poulains nés au haras rejoi…

 

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Pont-de-l’Arche et le fort d’Alizay-Igoville – Fortifications de la Seine normande

Aquarelle de Jean-Claude Golvin évoquant le système mis en place au-dessus de la Seine entre Igoville (à gauche) et Pont-de-l’Arche (à droite) au IXe siècle. (© Jean-Claude Golvin)


Cyril Marcigny

Extrait Patrimoine Normand n°132
Par Cyril Marcigny.

 

Bien connu des spécialistes de l’âge viking, le fort carolingien d’Igoville constitue un site majeur du patrimoine national français, même si sa renommée y est demeurée bien plus modeste qu’outre-Manche. Situé sur le cours de la Seine, il constitue avec Pont-de-l’Arche un système défensif associé à un pont qui barrait le cours du fleuve.

De nouvelles études sur un site d’exception

Faisant suite à une analyse approfondie des sources écrites carolingiennes relatives à sa construction par l’historien et numismate britannique Simon Coupland, un récent article de Jacques Le Maho, historien et archéologue spécialiste de Rouen et du val de Seine au haut Moyen Âge, a dernièrement contribué à remettre en lumière ce site exceptionnellement conservé qui n’a fait l’objet, jusqu’alors, que d’interventions archéologiques très limitées, essentiellement sous forme de sondages ouverts dans les années 1980 par l’archéologue Brian Dearden, de l’université de Manchester.

En 2010-2011, une nouvelle intervention archéologique a été conduite par l’Inrap sur une trentaine d’hectares en berge de Seine, à Alizay et Igoville, face à Pont-de-l’Arche, dans l’Eure. La longue séquence d’occupation inaugurée à la préhistoire, il y a 11 000 ans, se conclut à l’époque carolingienne par la construction d’un pont fortifié et de fortifications gar…

 

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Le Coupe Gorge – La micro-brasserie du Cinglais

La popularité croissante des bières locales et artisanales a revigoré le marché des bières en bouteille, qui ne sont pas soumises à des accords d’exclusivité. Celles de Max Boullan s’inscrivent dans ce créneau porteur. (© Jean-Luc Péchinot)


Jean-Luc Péchinot

Extrait Patrimoine Normand n°132
Par Jean-Luc Péchinot.

 

Cette bière-là ne nous reste jamais en travers de la gorge. À Saint-Laurent-de-Condel, en pays de Cinglais, on se pinte avec des houblons qui ont tout bon. Ceux de la brasserie Coupe Gorge !

La mousse pour la bière. Devenue la boisson la plus populaire au monde, avec un marché estimé à près de 300 millions de dollars, le plus ancien breuvage fermenté n’a plus aucune raison d’envier le vin, même en France où, en 2023, le chiffre d’affaires de la bière dans les hypermarchés a surpassé celui du vin. Le paysage brassicole français a dès lors connu une croissance spectaculaire. Ainsi, alors qu’en 2006 la France comptait seulement 246 brasseurs, ce nombre s’est élevé à 1600 en 2018 et a culminé à 2300 en 2023, quadruplant quasiment en à peine douze ans.

Dans le même temps, le nombre de micro-brasseries a lui aussi triplé, l’une des plus singulières en Normandie étant celle dont on retient le mieux le curieux nom, Coupe Gorge, référence à la rivièrette qui coule dans le village de Saint-Laurent-de-Condel, niché en Suisse normande, entre les forêts de Grimbosq et de Cin…

 

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Le Cinglais – Cœur historique de la Suisse normande

Le donjon des barons de Tournebu (XIIIe et XVIIe siècles). La tour résiste, mais elle est fragilisée par les souterrains et l’effondrement de l’escalier. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)


Mireille Thiesse

Extrait Patrimoine Normand n°132
Par Virginie Michelland.

 

En lisière de la forêt de Cinglais. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
En lisière de la forêt de Cinglais. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Au cœur de la Suisse normande se cache un pays dont l’origine remonte bien avant l’an mil. Alors que les ducs normands étendent leur emprise territoriale vers l’Orne, ils fieffent une partie de leur domaine du Cinglais à des seigneurs de confiance, les Tesson, les Marmion, les de La Pommeraye ou les de Tournebu. Outre d’imposantes fortifications, ceux-ci fondent des abbayes qui contribuent au rôle économique et au rayonnement spirituel du Cinglais.

Le Cinglais, une mosaïque de paysages

Mottes castrales, églises romanes, vestiges de donjons et d’abbayes subsistent de cette époque médiévale. De nombreux toponymes (communes, hameaux, forêt) conservent la mémoire de l’histoire féodale du Cinglais. L’empreinte des familles nobles comme celles de Saint-Germain, d’Oilliamson, d’Harcourt se manifeste par l’édification de châteaux Renaissance ou classiques imposants, ou de simples demeures de plaisance. La forêt domaniale de Cinglais, malgré les défrichements, couvre encore une grande partie du territoire en arc de cercle autour de Boulon. La forêt de Grimbosq, le bois d’Alençon au nord qui s’étend jusqu’à Bretteville, les bois d’Outrelaise et de la vallée de la Laize à l’est, les bois de Saint-Clair ou de Saint-Germain-Langot au sud constituaient un même domaine forestier. Les cours d’eau et leurs moulins gardent la trace d’une intense activité artisanale. Dans le bocage ou la plaine, entre hameaux et bourgs s’étendent les terres agricoles et les prairies. Rochers de schistes et de grès affleurent sur le plateau et le versant des vallées couvert de landes et de broussailles. Au nord-est, en bordure de la vallée de la Laize, le calcaire de Caen connaît une forte exploitation ainsi que le minerai de fer. Les façades des maisons, fermes ou châteaux expriment la diversité du sous-sol et confèrent aux paysages du Cin…

 

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