Tandis que certains se pavanent sur les quais de Rouen en rêvant de péniches propulsées à l'hyrdogène, D'autres agissent, concrètement...
Pour reprendre une expression cauchoise reprise autrefois ad nauseam par celui qui fut le mentor de Nicolas Mayer-Rossignol, Alain Le Vern, de sinistre mémoire, on dira, une fois encore, qu'il y a "les diseux et les faiseux".
Manifestement, Hervé Morin président de la Normandie et Bertrand Bellanger président de la Seine-maritime ont choisi d'être des faiseux responsables face à un diseux diviseur qui, d'ailleurs, ne dit plus rien depuis le désastre politique presque total du conseil métropolitain de Rouen du 8 février dernier: les tensions de cette soirée furent telles que l'on peut craindre que le fonctionnement même de la métropole de Rouen n'en soit durablement altéré...
Face à la présence de deux présidentiables invités à l'hôtel-de-ville par notre Néron rouennais, Hervé Morin et Bertrand Bellanger ont choisi la tactique de la diversion ou du contre feu en annonçant avoir compensé intégralement le retrait financier de la métropole de Rouen, soit 66 millions: par ce geste de sauvetage, ce projet d'intérêt général reconnu d'utilité publique à plusieurs échelles territoriales et que l'on attend depuis près de 50 ans, pourrait enfin se faire:
Les deux élus Normands attendent désormais, la réponse définitive du préfet de Région.
Contournement de Rouen. La Région et le Département remettent au pot pour sauver le projet
La Région et la Seine-Maritime apportent respectivement 48 et 18 millions d’euros de plus que prévu pour la réalisation du contournement Est de Rouen. Trois jours après le désengagement financier de 66 millions d’euros de la Métropole de Rouen.
48 millions de plus d’un côté, 18 de l’autre : les 66 millions d’euros que refuse d’engager la Métropole sont largement compensés. « L’intérêt général dépasse les tambouilles politiques », a critiqué Hervé Morin, président de la Normandie, faisant allusion à la volte-face du président de la Métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, qui, « conseiller régional, a voté à deux reprises pour ce contournement ».
« Pas que rouenno-rouennais »
Hervé Morin et Bertrand Bellanger, président de la Seine-Maritime, veulent ainsi montrer que ce projet de barreau autoroutier de 41,5 km, à l’est de l’agglomération rouennaise, « n’était pas seulement un projet rouenno-rouennais mais départemental et régional, voire national ». L’État apporte 245 millions d’euros sur les 890 millions que coûtera le contournement. La moitié sera financée par le concessionnaire du barrage.
Les deux présidents ont rejeté les alternatives proposées par la Métropole. « Elles se chiffreraient à 200 millions d’euros et verraient les camions traverser des villages et déboucher du pont Flaubert au cœur du futur écoquartier Flaubert, et faire du boulevard industriel une autoroute qui déboucherait au pied de la cathédrale. »
Quelle position de l’État ?
Hervé Morin rappelle que « ce projet est l’un des quatre retenus par l’État dans la loi d’organisation des mobilités (LOM) et qu’il est crucial pour le désengorgement du cœur de Rouen et des quais et pour ceux qui viennent tous les jours du pays de Caux et du pays de Bray travailler à Rouen ».
Quant à l’idée d’installer un péage sur l’A28, le président a ironisé : « Ça ne s’est jamais vu. On place un péage pour payer une infrastructure pas sur une route qui existe déjà. » Hervé Morin et Bertrand Bellanger contestent les chiffres et les arguments de la Métropole pour justifier son retrait. « Elle n’est pas plus chère que d’autres autoroutes et la réduction du trafic en ville serait de 83 % sous le tunnel de la Grand-Mare, de 66 % sur le boulevard industriel et de 35 % sur les quais rive droite. »
La Région soumettra au vote une délibération augmentant sa participation, à la plénière de lundi à Rouen ; le Département à sa plénière du 8 avril. Reste à savoir quelle sera la position de l’État qui indiquait qu’il ne ferait pas cette route s’il n’y avait pas un consensus des collectivités locales. « Lorsque le Département de l’Eure et la Communauté d’agglomération Seine Eure se sont retirés, la Région, le Département et la Métropole avaient compensé. C’est donc la deuxième fois pour nos deux collectivités que nous pallions le retrait d’autres collectivités. »